Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France, s’est longuement exprimé sur l’arbitrage pendant la Coupe du monde dans un entretien à L’Equipe. S’il a envoyé un courrier pour demander des explications, il se dit gêné par toutes les critiques sur le sujet.
Fabien Galthié s’est exprimé pour la première fois mercredi depuis l’élimination brutale du XV de France en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud (29-28). Le sélectionneur a tenu une conférence de presse au stade Charléty avant de s’exprimer dans L’Equipe, puis ce mercredi dans le Super Moscato Show sur RMC.
“Cette tension a contribué à dégrader notre lucidité”
Il a longuement évoqué l’arbitrage abondamment critiqué après le revers face aux Sud-africains. Il a d’ailleurs confirmé avoir envoyé un message à Joël Jutge (patron des arbitres à World Rugby) et Ben O’Keeffe (arbitre décrié de France-Afrique du Sud) et son équipe en y joignant neuf situations de la rencontre pour demander des explications sur les décisions prises.
Si plusieurs d’entre elles l’interrogent, Galthié a aussi regretté le climat délétère autour de l’arbitrage. “Ça va paraître paradoxal par rapport à ce que je peux dire, aux images que j’ai envoyées, mais je trouve que les arbitres travaillent bien, et qu’on travaille bien avec eux”, a-t-il déclaré dans L’Equipe.
“Ce qui leur est arrivé, ce n’est pas juste. Ils sont sur la bonne voie. Ce débat, ça les fragilise et ça me gêne. Parce que ça fragilise le rugby en général, ça fragilise la victoire des Sud-Africains, ça enlève de la légitimité à la performance.”
“J’ai peur qu’on prenne ces débats comme un boomerang. Le problème, c’est la cohérence.”
Aussitôt après la rencontre, le technicien avait d’ailleurs pris soin de ne pas aller sur le terrain des critiques contre Ben O’Keeffe, à l’inverse de son capitaine Antoine Dupont qui avait jugé l’arbitre néo-zélandais “pas au niveau de l’enjeu”.
Galthié estime que l’agacement croissant des joueurs contre le directeur de jeu a participé à les faire sortir un peu du match. “Cette tension, c’est un fait de match qui a contribué à dégrader notre lucidité, notre justesse. Entre influencer l’arbitre, l’accompagner, et se mettre en opposition, la frontière est fragile. Et là, je pense qu’on a touché du doigt la frontière. (…) Parfois, tu peux pousser la décision (de l’arbitre). Et parfois, tu ne peux pas. Et là, ce n’était pas possible.”
Via RMC Sport
