Le “Run-it straight” s’invite dans l’arène politique. Le gouvernement néo-zélandais est monté au créneau ce vendredi contre ce challenge inspiré du rugby devenu funestement viral cette semaine après la mort d’un jeune de 19 ans des suites d’un choc frontal à pleine vitesse. “Nous exhortons tous les participants d’arrêter immédiatement ce challenge gravement dangereux”, a tancé le chef de l’executif, appuyé par la communauté scientifique.
Après les concours de claques… Le “Run-it straight”. Le premier ministre néo-zélandais a tapé du poing sur la table ce vendredi contre ce challenge devenu viral sur la terre sacré du rugby.
Porté sur les réseaux sociaux par des comptes aux centaines de milliers d’abonnées, le principe du challenge consiste à faire percuter frontalement et à toute vitesse deux rugbymens. Une tendance extrêmement dangereuse, cause de multiples pertes de conscience, qui a même entraîné la mort d’un jeune de 19 ans cette semaine.
“Ce fait vous montre bien que c’est une chose stupide et que vous devriez tous arrêter”, s’est révolté le chef de l’exécutif, Christopher Luxon?
Un challenge qui cumule des dizaines de milliers de vues et qui est particulièrement prisé en Océanie au grand malheur des docteurs spécialistes en neurosciences. Deux hommes qui s’entrechoquent à pleine vitesse sur une ligne de 20 mètres de long… “c’est de la folie, j’ai suivi des centaines d’athlètes qui font face aujourd’hui à de graves blessures au cerveau, des handicaps à long terme et ce que je vois là est vraiment troublant”, s’alarme le docteur australien Alan Pearce qui met en garde contre les graves conséquences que pourrait avoir l’activité sur la santé cérébrale des participants.
20 000 dollars à la clé
“Tout ce que je peux dire aux jeunes qui y participent, aux adultes-influenceurs, créateurs de contenus qui poussent à l’activité: vous êtes responsables. Vous entendez les conseils de la police, de la communauté scientifique, du gouvernement… Arretez ça. Je ne peux pas être plus clair que ça”, a insisté le premier ministre néo-zélandais par voie de presse, ce vendredi.
Si aucunes interdictions strictes n’ont pour l’instant été décidées, certaines autorités locales – notamment à Mangere, dans la banlieue d’Auckland – ont pris de l’avance et commencent à sensibiliser la population contre l’organisation de tels évènements dans leurs communes.
Malgré les critiques, la ligue professionnelle RUN IT Championship League – qui offre des prize money pouvant atteindre les 20 000 dollars – assure tout de même mettre en œuvre des “protocoles de sécurité strictes” y compris des évaluations médicales avant et après collision. À noter tout de même que les participants ne portent aucune protection au moment du choc.
La discipline est également devenue célèbre grâce à plusieurs personnalités du rugby comme l’ancien international anglais de 120kg George Burgess ou encore le Fidjien de 130kg, Nemani Nadolo. De prochains évènements en Angleterre, aux Etats-Unis et en Arabie-Saoudite sont prévus par les organisateurs de la discipline
Via RMC Sport