Courtisé par Toulouse l’an dernier, Yoram Moefana a fait le choix fort de rester à l’UBB. En une saison, il est devenu un taulier du club bordelais et du XV de France. Le discret trois-quarts centre s’est révélé sur le terrain et dans la vie de groupe en prenant une nouvelle dimension.
Il parle peu, mais il avance. À l’image de ses courses, droites et puissantes, Yoram Moefana trace sa route sans bruit, sans fioriture. À 24 ans, le trois-quarts centre de l’Union Bordeaux-Bègles enchaîne les performances de haut vol. Dans l’ombre des grands noms, il s’est imposé comme l’un des piliers d’une équipe en pleine ascension, en club comme en équipe de France.
“Il a fait encore un match énorme en demi-finale”, détaille Christophe Laussucq l’entraineur de la défense.
“Il s’est imposé complètement en équipe de France. Il fait des gros matchs avec nous tout le temps. C’est un jeune joueur à qui on demande beaucoup et qui prend de plus en plus d’ampleur. Il est de plus en plus respecté“, poursuit le technicien.
De moins en moins discret
Le discret Moefana s’est transformé depuis l’arrivée de Yannick Bru et son staff. Le manager bordelais a responsabilisé son trois-quarts centre dès qu’il a pris les rênes de l’équipe. Bru l’a obligé à prendre la parole face au groupe, à développer son leadership vocal.
“Je me forçais à m’exprimer au début. Mais au fur et à mesure, ça va”, confie l’international originaire de Futuna.
“Je prends du plaisir à le faire, mais après, je ne parle pas tout le temps. Je ne parle pas tout le temps sinon je vais me faire agresser par Jeff (Poirot ndlr). Je commence à m’exprimer un peu plus, à donner mon opinion. Ils sont contents que je parle donc je vais continuer. Quand j’ai quelque chose à dire, je leur dis. Ça s’est fait naturellement. J’ai arrêté de stresser.”
“Ma meilleure saison”
Sur le terrain, les chiffres sont affolants. 29 matchs disputés, un temps de jeu qui dépasse les 2000 minutes. Moefana est le seul joueur du XV de France avec son coéquipier Louis Bielle-Biarrey à avoir joué l’intégralité des 5 matchs du tournoi des VI Nations avec les Bleus.
“Je pense que, oui, c’est forcément la meilleure saison que je passe à l’UBB“, souffle-t-il.
“Je pense aussi que c’est grâce aux coachs qui m’ont beaucoup fait confiance et qui m’ont aidé à m’exprimer, pour aider à scanner un peu plus le jeu en défense ou en attaque. Je pense que cette confiance-là m’a permis de me sentir libre, de me poser moins de questions quand je joue”.
Cette saison, le staff bordelais s’appuie énormément sur ces leaders qui émergent. Moefana a déjà franchi la barre des 100 matchs disputés avec l’UBB. “On a une émergence de beaucoup de jeunes joueurs qui ont un peu grandi ensemble et qui, petit à petit, ont pris de la confiance personnelle et qui en donnent à tout le monde, analyse Laussucq. Il y a beaucoup de bons signaux qui font que nos joueurs, individuellement, prennent confiance et continuent à progresser. C’est forcément bien pour l’équipe”.
Sa complémentarité et sa complicité avec son pote Nicolas Depoortere sont une des armes de l’UBB. “On se régale à jouer ensemble, ce qu’il amène pour l’équipe est énorme”, lâche Moefana. Cette saison, sans faire de bruit, il a été de toutes les batailles. En Champions Cup comme en Top 14, il a tenu la barre. Solide, fiable et au service du collectif. Et s’il ne cherche pas les feux des projecteurs, ils finissent tout de même par l’éclairer.
Via RMC Sport
