INFO RMC SPORT. Mohed Altrad, le propriétaire du Montpellier Hérault Rugby (9e du Top 14), est intervenu lundi soir pour tenter de sauver la saison alors que la situation est tendue dans le groupe.
Les mauvais résultats actuels de Montpellier, avec quatre défaites d’affilée en Top 14 et 13 points de retard sur de la 6e place qualificative (9e actuellement), ont remis au goût du jour les tensions dans le vestiaire et une fracture avec, notamment, les Sud-Africains. Mohed Altrad, le propriétaire et président du MHR, a reçu tous les joueurs lundi soir pour crever l’abcès et tenter de sauver une saison qui pourrait être un véritable échec sportif.
Contrairement à ce que l’on peut entendre depuis quelques semaines, le groupe ne vit pas si bien que cela. Malgré toutes les activités extra rugby (karting, water-polo, visite de cave et dégustation de vin etc.) pour resserrer le collectif, une fracture existe aujourd’hui entre certains Sud-Africains et le reste du vestiaire.
Fracture entre les Sud-Africains et Cotter
Ruan Pienaar, François Steyn et les frères Du Plessis se sont isolés et pourraient faire exploser l’équilibre que Vern Cotter a mis en en place. Ils ne seraient d’ailleurs pas contre un départ de l’entraîneur néo-zélandais dès maintenant. Ils attirent dans leur sillage quelques joueurs et la fracture est importante.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Johan Goosen ne fait pas partie du groupe des fondeurs. Il est apprécié par les joueurs français et son intégration est une parfaite réussite.
Dans le vestiaire, on reproche l’attitude des Sud-Africains, qui pensent davantage à eux qu’à la réussite du club, le peu d’investissement qu’ils peuvent mettre à l’entraînement et surtout leur niveau en match. Bismarck Du Plessis, François Steyn ou Ruan Pienaar sont aujourd’hui très loin du rendement qui avait permis au MHR d’atteindre la finale du Top 14 la saison dernière.
Pienaar ne devrait pas rester
Pienaar, qui est rentré en Afrique du Sud pour un décès familial, aurait également mal digéré que le brassard de capitaine soit confié à Benoît Paillaugue à son retour de blessure. Et selon les informations de RMC Sport, le champion du monde sud-africain ne devrait pas honorer sa dernière année de contrat. Une bonne nouvelle finalement pour le club. Un moyen, déjà, d’aplanir les tensions.
Devant ces problèmes, Mohed Altrad est intervenu. Avant le match de Toulouse, le patron du club a reçu des groupes de leaders pour trouver des solutions. Une intervention qui a quasiment porté ses fruits. Le MHR a fait un match solide chez le leader toulousain (27-14), irréprochable sur l’état d’esprit. Et sans une dernière pénal-touche non trouvée par Frans Steyn, le MHR aurait pu ramener un point de bonus défensif minimum.
Le président n’est pas resté les bras croisés depuis cette nouvelle défaite, la dixième de la saison. Selon Midi Olympique, Altrad aurait sondé le marché des entraîneurs. Soit pour remplacer Vern Cotter, soit pour renforcer son staff si le néo-zélandais allait au bout de son contrat (expire en juin 2020).
Changement de discours
Ce lundi soir, Mohed Altrad a reçu tous les joueurs à son mas pour évoquer la saison et tenter d’aplanir les tensions. Une longue réunion qui a fini très tard et dont Cotter serait sorti renforcé. Même si rien n’a encore filtré de cette réunion, les discours ont déjà changé depuis lundi soir. Plus question de parler de qualification aujourd’hui. Le club a déjà basculé sur la saison prochaine.
“On est sur la préparation de la saison prochaine, confie d’ailleurs Vern Cotter ce mardi. On va développer les jeunes, prendre les mecs qui ont envie d’avancer et avancer avec.” Objectif confirmé par Benoît Paillaugue: “Il faut construire sur le futur. Ça sera peut-être une année blanche, ça arrive. On doit s’appuyer sur des joueurs qui aiment ce club et qui ont envie de redorer l’image du MHR.”
Vern Cotter pourrait d’ailleurs être tenté de lancer les jeunes ce samedi contre l’UBB pour construire le nouveau MHR, retrouver un ADN, une identité, un état d’esprit. Bref, tout reconstruire, une nouvelle fois.
