Mardi, le décès de Christophe Dominici était annoncé en direct dans le Moscato Show.
Ses amis Denis Charvet et Vincent Moscato étaient à l’antenne lorsqu’ils ont appris la terrible nouvelle, ce qui a eu pour effet de plonger l’émission dans une ambiance très spéciale.
Au fil des minutes, RMC Sport donnait la parole à un grand nombre d’intervenants, principalement des anciens coéquipiers de Christophe Dominici ou certains de ses entraîneurs.
Mais la tension est montée d’un cran lorsque l’ancien international Français Abdelatif Benazzi est intervenu en direct.
Lors de son discours, l’ancien rugbyman a rendu hommage à son ami et a laissé entendre que Christophe Dominici n’a jamais été accompagné comme il l’aurait fallu lors de son après-carrière.
Selon lui, tout le monde a rigolé de lui lors de sa tentative ratée du rachat du club de Béziers, l’été dernier. Extrait:
“Je ne sais pas si tout le monde est dans la même longueur d’onde que moi, mais je suis sous le choc. Le choc de voir un partenaire et un homme d’une grande sensibilité disparaître à 48 ans. Je ne vais pas parler du joueur que tout le monde connaît qui a révolutionné le rugby moderne par son physique et sa vivacité. C’est quelqu’un qui a vraiment surpris beaucoup de défenseurs par ses crochets. C’était un joueur avec une telle énergie… C’était un passionné de ce sport, tellement passionné qu’il en était parfois excessif. J’ai envie de le pleurer car j’ai l’impression que son après-carrière a été difficile pour lui et surtout il n’a pas été accompagné. On savait qu’il avait une certaine fragilité dès la Coupe du monde de 1999. Il a eu du mal à gérer ce star-système et cette médiatisation. Il a eu quelques soucis psychologiques et il en est revenu. C’est quelque chose qui le traînait apparemment. Mais les dernières informations sur Dominici, c’est cette malheureuse aventure avec Béziers où tout le monde lui est tombé dessus. C’est là où le rugby Français n’a pas été à la hauteur. Je ne parle pas de politique mais est-ce qu’il y a une cellule à la Fédération pour accompagner les internationaux ? Il n’y en a pas ! Au niveau de la Ligue non plus. Cela devrait nous interpeller et je pense que ceux qui sont à la tête du rugby Français doivent réfléchir à cela au lieu de penser à leurs intérêts personnels. Il a été mal accompagné et mal conseillé par moment. Il a été mal entouré aussi. On le savait, le monde professionnel le savait et au lieu de le conseiller et de l’entourer, on est tombé dans le jugement facile. Tout le monde rigole car il a pris le micro à Béziers et il a parlé devant tout le monde, il s’est ridiculisé. Mais derrière cela, il y a une sensibilité et une fragilité. On fait quoi derrière ?”
Présent dans les studios de RMC Sport, Denis Charvet a exprimé son désaccord. Selon lui, Christophe Dominici possédait des personnes auprès de lui qui se souciaient de lui. Extrait:
“Ce n’est pas tout à fait vrai ce que tu dis Abdel. Des gens l’ont aussi accompagné. Des gens se sont souciés de lui, des proches notamment. Je ne vais pas dire qui et je ne vais pas entrer dans les détails, mais on ne peut pas parler comme tu as parlé. Ce n’est pas vrai. On ne l’a pas abandonné. Ce n’est pas le moment de parler de la Fédération non plus.”
Abdelatif Benazzi s’est alors emporté reprochant aux animateurs de rire durant cette émission. Extrait:
“Ce n’est pas le moment ? Ce n’est pas le moment non plus de rigoler. Vous prenez le micro et vous rigolez des anecdotes sur Christophe Dominici. Quand on est triste, on ne rigole pas, je suis désolé.”
Denis Charvet a préféré garder son calme face aux attaques d’Abdelatif Bennazi. Extrat:
“Abdel, on est tous aussi tristes que toi. On est tous sous le choc Abdel, crois-moi.”
Pierre Dorian est alors intervenu pour calmer le jeu et rappeler que le rire est parfois un moyen d’évacuer sa peine. Extrait:
“Ecoute Abdel. Chacun a sa manière de vivre un deuil. Pour t’expliquer les choses : on a appris en direct dans l’émission le décès de Dominici. C’est très dur pour Denis Charvet et Vincent Moscato qui ont dû gérer cela en direct. Je l’assume : lorsque l’on rend un hommage, on peut avoir des pensées positives et même rire car le rire c’est une façon d’exorciser sa peine. Aujourd’hui, personne dans cette émission n’a une quelconque mauvaise pensée à l’égard de Dominici.”
Quelques minutes plus tard, Vincent Moscato est sorti de son silence. Extrait:
“J’ai pas répondu, mais j’en ai gros sur la patate ! C’est pas la place pour répondre, mais quand quelqu’un disparait, on se souvient des bons moments ! Et surtout on ne juge pas qui l’a accompagné ou pas !”
