Le journaliste du journal L’équipe, Thomas Perroto s’est confié sur les ondes de Sud Radio ce vendredi pour évoquer la saison catastrophique effectuée par le SU Agen cette saison 2020 / 2021, avec 24 défaites en 24 rencontres.
Ce-dernier indique avoir passé trois jours à Agen pour y réaliser un reportage.
Il a rapidement compris que tout l’effectif n’avait qu’une seule envie : que la saison se termine. Extrait:
“J’ai passé trois jours là-bas et j’ai compris que tout le monde n’avait qu’une seule envie : c’est d’être le 6 juin que la saison soit terminée et qu’une nouvelle saison puisse redémarrer. Là, il n’y a rien qui va dans cette équipe et dans ce club. Au-delà de l’équipe, c’est aussi une ville. Agen ce n’est pas Paris, Bordeaux ou Lyon qui vivent aussi pour d’autres choses. A Agen, il y a essentiellement le rugby. Quand le club va mal, c’est la ville qui va mal. Quand les supporters ne peuvent pas aller au stade, chacun vit cela de manière terrible derrière son écran, dans son canapé et c’est très compliqué à vivre pour tout le monde.”
Selon lui, rien ne va à Agen cette saison. Extrait:
“Il n’y a rien qui va cette saison à Agen et quand ça ne va pas sur le terrain, ça se propage très vite dans les coulisses. Quand les joueurs ont vu à quel point c’était compliqué entre les entraineurs, entre leur président qui n’hésitait pas à balancer dans la presse, c’était compliqué de remobiliser tout le monde. Le président essaie de sauver la face en préparant la saison prochaine. Le président du club s’accroche à ce chantier pour le nouveau centre de formation et ce n’est pas simple de se remobiliser quand on descend en Pro D2.”
Il énumère ensuite les événements marquants du SU Agen cette saison. Extrait:
“Le 15 décembre, il y a une altercation entre des joueurs Agenais à Trévise. Ce qui est drôle, c’est que c’est le seul match qu’Agen a gagné cette saison, sur tapis vert. C’est au retour, à l’aéroport, que les joueurs ont commencé à picoler un peu. Quand une équipe va bien c’est la fête, mais là, c’est l’alcool mauvais et deux joueurs en sont venus aux mains dans le hall de l’aéroport devant le reste de l’équipe et devant d’autres personnes. Puis la femme d’un joueur qui a mi en vente tous les maillots de son mari sur Facebook trois jours après cet événement et sa mise à l’écart. Tout cela renvoie une image vraiment déplorable.”
Il l’annonce : des clans de joueurs ont rapidement été formés dans le vestiaire, ce qui n’a vraiment rien arrangé à l’esprit du groupe. Extrait:
“Pourtant le recrutement a été plutôt intéressant. Quand la saison démarre, les Agenais savent qu’ils vont jouer le maintien mais ils sont confiants car ils ont le meilleur effectif Agenais des dix dernières années. Tout le monde part un peu confiant. Mais il y a cette première défaite contre Castres et ensuite c’est terminé. Il y a eu des clans dans ce vestiaire avec des joueurs expérimentés qui ne pouvaient pas s’encadrer et tout s’est propagé très vite. Chacun essaie de rameuter d’autres mecs et de prendre des jeunes sous leurs ailes. Il y a eu des clans et des catégories de joueurs. C’était un effectif mal fagoté. Avec la pandémie, le fait que les joueurs ne puissent pas faire un bon resto, ça ne les a pas aidé.”
Il évoque ensuite la grande détresse de Mathieu Lamoulie de voir son club dans la souffrance. Extrait:
“Quand j’ai évoqué cette saison avec Mathieu Lamoulie, j’ai ressenti de la détresse chez ce joueur. C’est un mec qui est au club depuis 13 saisons. Il n’a connu que ce club là. C’est un bon gars. Et voir son club ainsi, il en est malheureux. C’est le cas d’autres joueurs aussi. Mais lui particulièrement, tu sens qu’il le vit très mal et il ne supporte pas de voir Agen prendre 50 points chaque semaine. Il voit cela de loin et il ne peut même pas aller sur le terrain. Il est malheureux.”
Pour conclure, Thomas Perroto explique craindre de voir Agen continuer à couler la saison prochaine, en Pro D2. Extrait:
“Si la saison en Pro D2 commence mal, avec une défaite, deux défaites et trois défaites, tu peux rapidement avoir la tête en bas. Les joueurs m’ont dit espérer qu’ils allaient faire beaucoup de matches amicaux contre des équipes de Fédérale 1 ou Fédérale 2 pour gagner des matches et apprendre à gagner. Car perdre 26 matches en 26 journées, gagner, ce n’est pas quelque chose qui te tombe dessus. Agen ne sait pas aller chercher un match aujourd’hui.”
