L’ancien talonneur du XV de France, Guilhem Guirado a sorti son autobiographie : « Tomber, se relever, toujours ».
Dans cet ouvrage, l’ex-joueur du Rugby Club Toulonnais raconte son parcours à la tête du XV de France, de 2016 à 2019.
Lors d’un entretien accordé au journal Le Parisien, Guilhem Guirado explique comment on devient capitaine du XV de France. Extrait:
“C’est un rôle particulier qui vous tombe dessus. Ça n’est pas demandé, on ne se bat pas pour l’avoir. Ce sont les entraîneurs qui, avec leur œil, détectent les joueurs avec de l’aura et du caractère. Moi, j’étais très timide étant jeune, je n’étais pas voué à faire ça. J’ai dû faire des efforts pour bien parler avec un autre, je n’étais pas un grand orateur. Je parle plus avec le cœur. Mais ce rôle a été fondamental tout au long de ma carrière, que ce soit en club ou pour mon pays.
En équipe de France, tu as des gens d’horizon variés, des façons de travailler différentes et des avis qui peuvent diverger. Tu joues une petite dizaine de matchs par saison, avec une vie par cycles entre les tournées, le Tournoi, etc. C’est furtif, et c’était difficile à appréhender à mon époque parce qu’il y avait beaucoup de turn-over dans le groupe.”
Il avoue avoir vécu un mandat très particulier. Il affirme s’être retrouvé au milieu de guéguerres entre les clubs, la Ligue Nationale de Rugby et la Fédération Française de Rugby. Extrait:
“J’ai vécu un mandat avec un changement de président (Bernard Laporte a succédé à Pierre Camou fin 2016) et de sélectionneur (Jacques Brunel a succédé à Guy Novès fin 2017). J’ai regardé, j’ai été un cas unique (sourire).
Je me suis retrouvé dans des guéguerres entre les clubs, la Ligue, la Fédération, à gérer des problèmes politiques alors que je ne supportais pas ça. C’était compliqué. Mais aujourd’hui, ils ont appris à travailler main dans la main pour le bien du XV de France.”
Ce lundi, le demi-de-mêlée Antoine Dupont a été officiellement désigné capitaine des Bleus pour la Tournée d’automne.
Interrogé à ce sujet, Guilhem Guirado estime qu’entre Antoine Dupont et Charles Ollivon, il n’y a pas de meilleur capitaine. Extrait:
“Il n’y a pas de meilleur capitaine en fait. Pour se permettre de dire ça, il faut connaître la vie du groupe, comment il fonctionne, etc. Charles Ollivon a eu une lourde blessure, ils ont fait sans lui lors du dernier Tournoi, donc c’est délicat de juger là comme ça.”
Pour conclure, Guilhem Guirado révèle une anecdote sur son capitanat : le staff de l’équipe de France de l’époque lui avait fait comprendre qu’il devait annoncer publiquement ne plus vouloir être le capitaine des Bleus. Extrait:
“Il faut juste que ce soit clair, transparent et bienveillant. Moi, on m’avait fait comprendre qu’il serait opportun que j’annonce ne plus vouloir être capitaine, ça avait été maladroit. Nous, on a souffert du manque de transparence, et ça a créé d’autres problèmes derrière.”
