L’ancien ailier ou arrière international Français Benjamin Fall a annoncé vouloir mettre un terme à sa carrière dès la fin de la saison actuelle.
Le joueur de 34 ans a décidé qu’il était le bon moment pour lui de raccrocher les crampons.
Interrogé via L’équipe, ce-dernier explique que l’attente autour de lui a toujours été énorme de la part de tout le monde.
Il l’affirme : quand il ne faisait pas de bonnes prestations, il était forcément “le mec à abattre”. Extrait:
“Il y avait beaucoup d’attentes me concernant. Je devais être performant par rapport à ce que j’avais coûté. Et quand ça n’a pas été le cas, j’étais le mec à abattre. Mais je n’ai pas envie de remettre en cause mon parcours. Ce que j’aimerais souligner réside dans la difficulté à gérer une carrière. Personnellement, j’y étais un peu plus préparé car mon père a fait carrière dans le basket. Il n’avait rien mis en place pour l’après-carrière et j’ai vu ce que ça a donné…
Mais même si tu t’y prépares bien, il te manque beaucoup de choses. Quand tu es joueur de rugby pro, on te demande de bien manger, de bien te préparer, de bien t’entraîner, de bien jouer si on résume un peu grossièrement. Pour le reste, vous êtes totalement assisté. Quand tu sors de ce circuit où tu as été robotisé pendant quinze ans, l’impact dans ton quotidien est énorme. Tu as aussi cette sensation de ne plus briller aux yeux des gens car tu redeviens une personne ”normale” alors que tout gravitait autour de toi, tout était fait en fonction de toi.”
Il explique à quel point le métier de rugbyman est difficile, du moins mentalement. Extrait:
“Les gens nous voient comme des personnes fortes. Tout est beau, tout est rose, mais nous subissons aussi la vraie vie. Mentalement, c’est très difficile. On reste des humains avec nos émotions. Tu penses que tu as les épaules, mais en réalité tu te voiles la face. Tu ne veux pas prendre rendez-vous chez un psychologue parce que tu te sens fort.
Mais ça fait tellement bien de parler de tes problèmes, tes interrogations avec quelqu’un de totalement neutre, sans être jugé. Il n’y a pas de honte à aller voir un psychologue. Ça m’a beaucoup apporté et m’a permis de mieux traverser ce passage, de mieux comprendre certaines choses et de fermer ce chapitre. Maintenant, il faut le digérer…”
