Le président du club de Vannes, Olivier Cloarec s’est confié via Midi Olympique suite à la victoire de ses joueurs en finale de Pro D2 contre Grenoble.
Ce-dernier n’arrive pas à réaliser. Extrait:
Franchement, je n’en sais rien. Je ne sais pas quoi dire. C’est juste irréel.
Il indique avoir eu beaucoup de mal à regarder cette finale contre Grenoble. Extrait:
J’étais assis sur un coin du banc de touche. J’ai très peu vu le match. En revanche, j’ai vraiment apprécié l’ambiance et ce stade acquis à la cause du RCV. Le stade était breton. C’était incroyable. Cette ferveur, ces drapeaux, ces chants, j’en ai eu la chair de poule. Nous voulions gagner cette première guerre. Ce fut chose faite.
Je suis président de ce club depuis huit ans et la montée en Pro D2. À cet instant, j’avais fait la promesse de travailler jour et nuit, du lundi au dimanche, pour le construire, le développer et atteindre un seul objectif : jouer un jour en Top 14. Ça fait huit ans que mes équipes ne travaillent que pour ça. Je pense notamment à certains joueurs, au staff notamment. Je pense à Jean-Noël (Spitzer) ou encore Goulven (Le Garrec). Et avoir le droit de jouer cette finale, ça a été un trop-plein d’émotions.
Il avoue avoir versé des larmes en arrivant au Stade Ernest-Wallon. Extrait:
J’ai versé quelques larmes lorsque nous sommes arrivés au stade avec les joueurs. Quand j’ai vu ces milliers de Bretons en approchant d’Ernest-Wallon, j’ai craqué. Cette mobilisation derrière notre équipe, c’est exceptionnel.
Désormais, il se penche sur le Top 14. Et il n’hésite pas à le dire : c’est le début des emmerdes. Extrait:
C’est le début des emmerdes, disons le clairement. Nous n’avons pas eu le temps de bien réfléchir à ce qui nous attend. On peine déjà à réaliser ce qui nous arrive, alors autant vous dire que ce qui nous attend dans quelques semaines nous semble loin. Très loin.
Je sais que notre manager est déjà en action. Il est comme ça, Jean-No. Mais je crois qu’il faut aussi savourer ces moments-là. Avec Martin Michel, notre Directeur Général, on se pose parfois la question de savoir à quel moment on peut prendre du plaisir dans ce genre d’aventure. Là, on a la réponse. Je veux que tout le monde savoure.
Évidemment, le travail devant nous est colossal. Il y a un recrutement à faire. Nous devrons agir intelligemment. Nous avons déjà un groupe solide, une vraie bande de copains qui a été capable d’aller chercher ce titre autour de cette idée de porter la Bretagne au plus haut niveau. Quand je vois notre pilier Tafili déclarer à la presse : “On ne naît pas breton, on le devient”, c’est la victoire d’un projet de territoire. C’est pour ça que je répète sans cesse : nous ne voulons pas les meilleurs joueurs, nous souhaitons avoir ceux qui vont s’inscrire dans notre histoire.
Il était certain que Vannes allait monter en Top 14 un jour. Extrait:
Nous avions lancé il y a quelques années ce projet “Vannes 2023”. Finalement, on a un an de retard (il rigole). Plus sérieusement, j’y croyais. Vraiment. Si le président n’y croit pas, comment voulez-vous que les joueurs et le staff y croient ? Ça aurait été impossible. Et impossible n’est pas breton. C’était impossible de le montrer aux joueurs, au staff mais aussi aux collectivités, la mairie de Vannes en premier, qui nous suivent tout le temps.
Si la ville, le département, la région nous accompagnent à cette hauteur-là, c’est parce que nous sommes ambitieux. Et cette ambition nous permet aussi de fédérer l’économie bretonne. Parce que nous avons besoin d’argent. On doit être capable d’être à 20 millions d’euros de budget l’an prochain. Je lance un appel à toute l’économie bretonne. On doit être capable de faire mieux. On doit fédérer autour de nous. Une grande majorité de nos partenaires sont déjà très investis et vont nous accompagner encore plus fortement demain. J’espère que cette montée en Top 14 et la médiatisation donnera envie à des entreprises de nous rejoindre. Ce projet, on l’a dit, on l’a écrit et on l’a réalisé.
Je n’ai jamais mis la pression aux joueurs, ni au staff sur cet objectif de monter en Top 14. C’est peut-être notre force et ce qui a permis d’être là aujourd’hui. L’objectif qu’on s’est fixé en cours de saison, c’était d’atteindre la finale, de briser notre plafond de verre. Maxime Lafage a dit dans vos colonnes que le club ne devait pas satisfaire d’une finale. Il l’a dit avec ses mots. Il avait pleinement raison. Mais il a fallu qu’on fasse quatre demi-finales avant de jouer une finale. Et gagner cette première, c’est tout juste impensable.
Par ailleurs, il apprécie que le rugby Français voit d’un très bon œil la montée de Vannes en Top 14. Extrait:
Mais non, je ne réalise pas. En revanche, je vois bien que le monde du rugby et ses acteurs réagissent positivement à notre montée. Pour l’anecdote, nous avons un groupe whatsapp qui réunit les présidents de Top 14 et Pro D2. Et je peux vous dire que j’ai reçu de nombreux messages. Quasiment tous les clubs m’ont écrit 14.
Jacky Lorenzetti a toujours des propos très justes. Il m’a écrit quelques jolies lignes qui m’ont touché. C’est quelqu’un qui nous accompagne depuis notre arrivée dans le monde professionnel, qui est de très bons conseils. Il y a quelques années, nous étions une anomalie dans le monde du rugby professionnel. Nous sommes en train de prendre une place importante. Et je dis ça avec toute l’humilité qui nous caractérise.
