C’est le 19 octobre prochain que se déroulera l’élection à la présidence de la Fédération Française de Rugby.
Une bataille aura donc lieu entre le président sortant Florian Grill et le candidat Didier Codorniou.
Interrogé via La Dépêche, Florian Grill est revenu sur les affaires qui ont terni l’image du rugby Français cet été. Extrait:
On ne va pas s’enlever les moments enchanteurs qu’ont été ces deux événements… Après, affirmer que tout ce qui s’est passé cet été a noirci le tableau, c’est une vérité, je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt.
Je reçois beaucoup de messages de présidents de club me disant qu’ils ont toujours peur qu’un gamin fasse une connerie chez eux, qu’un entraîneur ou un éducateur soit en difficulté… L’épée de Damoclès de la responsabilité, elle est sur la tête de tout le monde.
Ça a été extrêmement dur pour les familles. J’ai essayé de gérer les dossiers avec dignité, un devoir de vérité. On a publié l’enquête sur les circonstances de la disparition de Medhi Narjissi, elle est très dure pour le staff, pour la Fédé aussi. Mais notre honneur, c’est cette obligation de transparence. Et cette dureté vis à vis de nous-mêmes, ce n’est rien du tout comparé à la douleur de la famille. Me concernant, j’ai fait une erreur d’appréciation, je me suis trompé en n’allant pas sur place, en Afrique du Sud, auprès des proches. Il faut désormais avoir l’honneur, le courage, d’assumer toute la vérité.
Il souhaite prendre des décisions fortes. Extrait:
Le rugby n’est pas une espèce d’oasis, déconnectée des problèmes de la société. Ce qu’on peut faire, c’est de concrétiser un plan d’action. Il faudra de la sensibilisation, de la prévention, des contrôles et des sanctions.
Ces sujets sur la drogue, personne n’osait vraiment en parler. Il est temps d’arrêter de mettre la poussière sous le tapis. La grandeur du rugby, en ce moment, c’est de nommer les choses. Quand quelqu’un est malade, la première des choses est d’accepter le diagnostic. Et c’est à partir de ce moment-là qu’on peut trouver des solutions. Les clubs pros, dès lors que les CSE (Comité social et économique) le permettent, pourront mettre en place des contrôles. Mais c’est à la Fédé de donner le la, pour éviter d’y aller en ordre disperser.
Il explique pourquoi il ne souhaite pas sanctionner Jegou et Auradou. Extrait:
Ce n’est pas le sujet aujourd’hui. Attendons que la justice argentine prenne une décision. C’est une évidence pour tout le monde, ce soir-là en Argentine, ce ne sont pas les seuls à être sortis. Les règles, c’étaient : autonomisation, responsabilisation. Aujourd’hui, elles ne tiennent plus.
Il répond ensuite à ceux qui estiment que la FFR est trop laxiste. Extrait:
Je souris un peu. Ça fait 50 ans qu’il y a des dérapages dans le rugby lors de tournées. La différence, c’est que maintenant tout se sait et finit par sortir. Une fois qu’on a dit ça, il faut bien sûr tout mettre en œuvre pour opérer des changements. Didier Lacroix, président du Stade Toulousain, a dit quelque chose de très juste : longtemps, il y a eu cette culture de la mailloche, de la bagarre générale qu’on a réussi à éradiquer. Il faut faire pareil sur le reste.
Les crises, comme à Mendoza, on doit s’en servir pour revoir tout un système qui a implosé. À l’avenir, il y aura des sanctions financières et sportives, avec interdiction temporaire ou définitive de porter le maillot des Bleus, pour les joueurs qui sortent du cadre.
