Oscar Jegou et Hugo Auradou figurent sur la feuille de match du XV de France contre le Pays-de-Galles, rencontre qui se jouera ce vendredi soir au Stade de France.
Les deux joueurs accusés de viol aggravé lors de la dernière Tournée estivale des Bleus en Argentine débuteront sur le banc des remplaçants.
Interrogé via Midi Olympique, l’ancien entraineur de l’équipe de France U20, Sébastien Calvet a donné son avis sur ce sujet qui fait polémique.
Ce-dernier connait très bien les deux jeunes joueurs pour les avoir entrainé chez les Bleuets.
Il n’est pas surpris de les voir réintégrer le groupe France. Extrait:
Depuis leurs retours à la compétition, ils ont réalisé de gros matchs. De ce fait, je ne suis pas surpris de les voir présents. Fabien Galthié et l’ensemble du staff du XV de France les connaissent bien puisqu’ils les suivent depuis leur passage chez les moins de 20 ans. Hugo et Oscar connaissent déjà le projet de jeu. Pour toutes ces raisons, à partir du moment où ils sont dans le groupe France, on pouvait s’attendre à les voir alignés.
Mais ce qui est plus marquant, ce sont leurs récentes performances avec Pau et La Rochelle. Que ce soit en termes de combat ou dans l’utilisation du ballon, ils ne ratent rien ou presque depuis plusieurs semaines.
Il affirme être impressionné par ces deux joueurs. Extrait:
Je suis impressionné. Tout le monde se doute que l’affaire de Mendoza a eu un gros impact au niveau psychologique pour eux. Je n’ai pas les détails mais on peut imaginer qu’ils ont été bien accompagnés jusqu’à ce qu’ils retrouvent la compétition. Je pense également que leur force mentale a également fait le travail. Ils sont tout simplement heureux de chausser les crampons et de jouer au rugby. Ça aurait pu être quitte ou double pour eux mais ils sont boostés et répondent présent.
Il dévoile leurs qualités dans la foulée. Extrait:
Ils ont chacun des qualités différentes. Oscar est un véritable puncheur. Lors de son entrée, ce sera à coup sûr une boule d’énergie. Tu as toujours besoin en seconde période de mecs qui enchaînent beaucoup plus les tâches que ceux qui ont débuté la rencontre. Au niveau du coaching, c’est ce qu’on attend. À ce niveau-là, il n’y aura pas de souci. En ce qui concerne Hugo, on peut s’attendre à énormément de mobilité de sa part pour toujours être au bon endroit, au bon moment.
Sur les fins de rencontres, tu sais qu’il comblera les espaces qui pourraient échapper aux titulaires. Il faut également prendre en compte qu’il aura eu toute la première mi-temps pour analyser le secteur de la touche et trouver des solutions pour faire déjouer l’alignement gallois. On peut donc attendre de lui qu’il apporte une sorte de lucidité dans les dernières minutes pour faire les bons choix et ne pas perdre de munitions bêtement. Je suis convaincu que ce sont deux profils capables de faire de bons finisseurs.
Selon lui, les deux joueurs ne se feront pas siffler au stade de France. Extrait:
Je ne le pense pas. La vraie épreuve, c’était leur retour sur les terrains en club. On a vu qu’ils l’ont réussi avec brio. J’espère également que cette histoire commence à être derrière eux et qu’ils regardent devant. Je crois qu’ils seront concentrés et qu’ils vivront l’instant présent à 100 % sans prendre en compte ce qu’il va ou peut se passer autour d’eux. Ils ont déjà démontré que l’extra-sportif n’avait pas beaucoup d’impact sur les prestations et leur préparation avant les rencontres.
C’est d’abord une fierté de voir que les champions empilent les matchs de championnat et découvrent par la suite le très haut niveau avec le maillot de l’équipe de France sur les épaules. À côté de ça, ces jeunes joueurs sont aussi le symbole d’un fonctionnement qui a été mis en place par Fabien Galthié et la direction nationale. Ce dernier permet au staff des Bleus de très rapidement voir à l’entraînement les gros potentiels du rugby français. Avant eux, nous avons vu Émilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey être convoqués pour préparer le Mondial 2023. Théo Attissogbe sera également titulaire face aux Gallois. Cela fait maintenant plusieurs saisons que nous voyons de jeunes rugbymen lancés dans le grand bain sans sourciller. C’est une très bonne chose. Et puis, on leur fait vraiment confiance. On leur donne des responsabilités. On appelle ça le “plan de succession” en interne.
