Le président du LOU Rugby, Yann Roubert est candidat à la présence de la Ligue Nationale de Rugby.
C’est le 13 mars prochain que ce-dernier fera face au président sortant : René Bouscatel.
Lors d’un entretien accordé à La Dépêche, Yann Roubert a expliqué sa décision de se présenter à la présidence de la LNR.
Il confirme avoir été poussé par certains présidents de clubs. Extrait:
Ce n’était pas prévu avant la fin d’année dernière effectivement. Ce sont les sollicitations des autres présidents – qui m’honorent – qui m’ont fait prendre conscience que ça pouvait être intéressant. Cela a créé un contexte favorable et un climat de confiance mutuelle. Et puis, en poussant la réflexion, le plus dur était de se dire qu’il fallait quitter la présidence du LOU Rugby, ce qui n’est pas une décision évidente à prendre après 12 ans d’aventure commune et passionnante. Je pense que le club est sur de bons rails. Il est installé au Matmut Stadium de Gerland qui est plus qu’un stade. C’est aussi notre siège social, notre centre d’entraînement, notre centre de formation mais aussi un centre médical, un centre nautique, un hôtel, une brasserie, des espaces réceptifs qui accueillent 500 événements par an, des spectacles s’y sont faits…
Je me dis que je peux passer le relais sereinement. La dernière considération à prendre était familiale parce que ce sont des réflexions qui se font en commun avec ma femme et mes enfants bien sûr. Eux sont dans des âges qui permettent d’être un peu moins à la maison donc le contexte était finalement favorable.
En cas d’échec, il restera à la tête du LOU Rugby. Extrait:
Dans l’immédiat, bien sûr, je resterai au LOU Rugby. On verra en fonction du scénario mais je ne me projette pas. L’avenir auquel j’aspire est effectivement à la Ligue.
Il dévoile ensuite une partie de son projet s’il était élu président de la Ligue. Extrait:
Je veux avoir un équilibre entre continuité et renouvellement, tant dans les hommes que dans le fonctionnement et dans la méthode. Les enjeux sont de d’abord consolider ce qui marche bien. On a des pépites avec le Top 14, la Pro D2, le SuperSevens et puis 30 clubs professionnels qu’il va falloir accompagner et qui font un boulot extra pour le rugby. Au-delà de ça, je pense qu’aujourd’hui, même si le rugby professionnel reste notre priorité, on a une responsabilité d’accompagner la Fédération française de rugby.
Celui de l’équipe de France, cela paraît une évidence, mais aussi dans la dimension du rugby amateur. Pour qu’il y ait un rugby professionnel qui brille au sommet de la pyramide, il faut qu’il y ait une base solide. Et on voit que le rugby “découvreur”, celui des écoles de rugby, a besoin d’aide. Il faudra qu’on déborde du cadre du strict rugby professionnel et qu’on vienne en accompagnement. Et puis on va avoir des enjeux aussi à l’international où on doit défendre le modèle français qui montre qu’il a su construire un championnat leader mondial. Il faut le partager avec les autres ligues et fédérations internationales parce que ce n’est pas une bonne nouvelle pour qui que ce soit que les autres fédérations ou autres championnats soient dans le dur.
Il souhaite également travailler avec la Fédération. Extrait:
Accompagner la Fédé et travailler de concert, c’est une évidence. Dans quelles proportions ? Cela devra être vu avec les présidents pour voir à quelle hauteur parce que bien sûr que le rôle premier de la Ligue reste d’accompagner le rugby professionnel. Ce n’est pas seulement du financier, c’est aussi de la promotion, de l’accompagnement au niveau local, Et ça, il faudra le construire avec la Fédé mais aussi les clubs professionnels afin que chacun puisse accompagner son terroir rugbystique parce que Dieu sait si les terroirs autour des clubs professionnels sont riches !
Il aborde ensuite les affaires qui ont récemment écorné l’image du rugby Français. Extrait:
Vous avez raison, le rugby attire du monde dans les stades, du monde devant la télé. Cela ne doit pas faire oublier qu’il y a un déficit global sur l’ensemble du rugby professionnel, ce qui veut dire qu’il faut être très conscient des enjeux financiers et des besoins de modèles durables pour chacun des clubs professionnels. Et vous avez raison, il a été ébranlé par les affaires. Le rugby n’est évidemment pas épargné par les maux de la société. C’est pour ça qu’il faut de l’accompagnement et de la prévention mais aussi une sévérité et une intransigeance totales s’il y a des manquements aux valeurs et à l’éthique, que ce soient des joueurs, des entraîneurs ou des dirigeants.
Contrairement à René Bouscatel, Yann Roubert ne se veut pas critique envers son adversaire. Extrait:
On a chacun nos parcours, nos personnalités, nos méthodes, nos provenances, notre génération, nos expériences. Ma candidature n’est pas contre René. Je suis plein de respect pour ce qu’il a fait au Stade Toulousain et parfaitement solidaire du mandat qui vient d’être fait puisque je fais partie du bureau depuis deux mandats (sous Paul Goze, NDLR). Si je suis élu, il restera un ambassadeur du rugby à la Ligue et sera toujours le bienvenu.
Il répond aux critiques émises par René Bouscatel à son sujet. Extrait:
Chacun a son opinion. J’ose espérer avoir la légitimité avec ce qui a été fait au LOU Rugby ces 12 dernières années sous ma présidence et avec le travail que j’ai fourni à la Ligue qui est reconnu par mes pairs. Ce sera évidemment à eux d’en juger.
Dans la foulée, il affirme que René Bouscatel n’a jamais privilégié le Stade-Toulousain comme certains veulent bien le dire. Extrait:
Qu’il ait un attachement au Stade Toulousain, c’est normal. Après, le président doit être impartial. Si je suis élu, il n’y aura aucune connivence avec qui que ce soit, même pas le LOU Rugby. Et j’ose espérer que c’est une évidence pour tout le monde. L’attachement ne doit en rien pervertir les décisions qui sont prises à la Ligue et je n’ai rien constaté de tel au sein du bureau depuis quatre ans. Vous ne m’entendrez pas dire du mal de Réné tout simplement parce que je n’en pense pas.
C’est une candidature pour le rugby et l’ensemble des clubs, absolument pas contre qui que ce soit ni le Stade Toulousain. On a évidemment besoin de locomotives, le Stade Toulousain en est une formidable mais ça n’est pas la seule. Il faut que tout le monde ait le même traitement et une équité entre l’ensemble des clubs. Si je suis élu, j’en serai bien sûr le garant.
