À quelques jours du huitième de finale de Coupe des Champions face au Munster, son club de toujours, Ronan O’Gara a balayé l’émotion des retrouvailles pour se concentrer sur l’enjeu sportif.
Le manager du Stade Rochelais, en pleine période de turbulences avec son équipe, a aussi évoqué le soutien indéfectible des supporters et les ambitions de fin de saison.
Alors qu’il s’apprête à affronter le club où il a écrit les plus belles pages de sa carrière de joueur, Ronan O’Gara a évacué toute forme de sentimentalisme en conférence de presse, via L’Equipe. Extrait :
Non, parce qu’avec toutes les choses qui sont arrivées ces deux derniers mois, ce n’est pas une semaine pour s’amuser, prendre du plaisir, réfléchir, voir les mecs du Munster. C’est comme ça dans le rugby. Il y a des périodes où tout marche… en ce moment, ça ne marche pas. Je ne suis pas un mec qui est capable de se déconnecter. Je suis 24/24h, sept jours sur sept avec ma passion. Quand ça ne marche pas, c’est perturbant, pour ma famille, pour moi. Mais je sais que dans ce métier, c’est comme ça. Quand il y a un orage, tu ne sors pas à l’extérieur.
Le Munster sera suivi par un contingent important de supporters, ce qui n’a rien d’une surprise pour O’Gara. Extrait :
Ça, c’est le chiffre officiel. J’ai essayé de prévenir le club sur la venue de la Red Army. Mais je pense que tout le monde va être un peu choqué par leur état d’esprit, leur manière de voyager. Pour eux, c’est un week-end extraordinaire. Il y a des Irlandais partout dans le monde, en Europe, et le point de rendez-vous de ce week-end, ça sera La Rochelle. Avec billets (pour le match) ou sans, ils seront là. Je ne sais pas comment ils vont les maintenir à l’extérieur (du stade), parce qu’ils vont attendre et s’il y a un trou, ils vont arriver dans le stade.
L’engouement autour de ce match est aussi lié à la relation forte entre Ronan O’Gara et les fans du Munster. Extrait :
Oui, c’est le seul club où j’ai joué. J’ai des souvenirs hyper forts, il y a un énorme respect entre ces supporters et moi. Quand j’étais en difficulté comme joueur, ils m’ont aidé à regagner confiance : j’avais été nul lors de la Coupe du monde 2007, pas bien du tout mentalement. Et après cela, au premier match amical (de pré-saison), quand je suis entré sur le terrain à l’échauffement, ils m’ont tous applaudi. Ce souvenir restera toute ma vie avec moi.
Ronan O’Gara établit un parallèle avec les supporters rochelais, dont le soutien reste précieux malgré les résultats en dents de scie cette saison. Extrait :
C’est un peu comme les supporters rochelais en ce moment, avec les choses qu’on a faites ensemble ces cinq dernières années, ils étaient des centaines dans les tribunes de Clermont, j’étais fier de voir ça, ça me touche beaucoup (…) J’ai laissé ma trace au Munster, je vais laisser ma trace ici. J’ai adoré être au Munster, j’adore La Rochelle maintenant, j’ai donné mon âme ici et les joueurs aussi. Ne l’oubliez pas, même si c’est une période difficile. C’est trop simple et imprécis de dire que c’est fini, je vous promets que ce n’est pas du tout fini ici. Moi le premier, je vais essayer de le montrer ce week-end.
