Le Castres Olympique affrontera Trévise, ce samedi, à l’occasion d’un huitième de finale de la Champions Cup.
Interrogé via La Dépêche, le président du CO, Pierre-Yves Revol a exprimé son excitation.
Il se confie. Extrait:
C’est déjà une belle opportunité de valoriser le club sur la scène internationale. Cela se traduit par une forme d’excitation au sein du groupe car, depuis notre demi-finale contre le Munster en 2002, nous avons connu une longue période de disette. Pour l’effectif actuel, il s’agit d’un moyen d’écrire une nouvelle page de l’histoire du club, différente de celle des précédentes générations qui ont parfois réussi en Top 14, mais pas dans la compétition européenne.
Il est très heureux de pouvoir recevoir un tel huitième de finale. Extrait:
Bien sûr. C’est un bon moyen de susciter de l’engouement autour de cette Champions Cup. Tout en gardant à l’esprit qu’il ne faut pas sous-estimer Trévise, et ses nombreux internationaux italiens et étrangers. Cette équipe est probablement sous-cotée par rapport à son niveau et ses performances en United Rugby Championship, son championnat domestique, où elle est encore en mesure de se qualifier (7e, ndlr).
Tous les observateurs misent sur une victoire Castraise. Mais Pierre-Yves Revol se veut très méfiant. Extrait:
Ce message, quant à la qualité de ces Italiens, s’adresse surtout au public, et peut-être à ceux qui suivent de plus loin le rugby international. Mais nos joueurs sont parfaitement conscients qu’il ne s’agit pas d’une équipe de seconde zone italienne comme il a pu y en avoir dans le passé. Ce Trévise est de loin la meilleure province du pays, et possède une solide expérience internationale. Malgré tout, oui bien sûr, ce serait une déception de ne pas se qualifier alors que les conditions semblent réunies. Mais les matchs de ce niveau se jouent parfois à si peu de choses.
Dans la foulée, il explique pourquoi Castres a longtemps boudé les compétitions Européennes. Extrait:
La disette de plus de 20 ans déjà. Nous avons rarement, voire jamais, été en situation de pouvoir performer sur les deux tableaux. Et comme nous avons parfois eu des succès en Top 14, c’est autour de cette compétition que s’est cristallisée la passion du public, et plus largement du territoire. Cette saison, nous avons l’occasion d’inverser le cours des choses. Nous disposons d’un effectif plus large, avons pu régénérer le groupe et des jeunes ont tiré leur épingle de jeu. Tout cela nous a permis d’atteindre ce stade de la Champions Cup.
Il comprend d’ailleurs que le CO ait été critiqué ces dernières années, sur le sujet. Extrait:
Oui mais je pense aussi que chacun peut comprendre que nous ne sommes ni Toulouse, ni Bordeaux. Nous ne disposons pas du même effectif, des mêmes moyens. Voir le CO rivaliser régulièrement avec les meilleurs du Top 14 est déjà une performance, ce que chacun reconnaît d’ailleurs. Alors le fait de ne pas être régulièrement présent sur les deux tableaux n’est pas forcément une contre-performance. A contrario, le réaliser est une véritable performance. Il existe tellement de clubs mieux armés que nous, qui ne parviennent pas à obtenir des résultats en Top 14 similaires aux nôtres. Franchement, je ne pense pas que les résultats européens ternissent le bilan sportif du club sur ces 15 dernières années.
Vous savez, je crois que les critiques auxquelles vous faites allusion sur notre image européenne sont très largement compensées par un autre sentiment que j’ai. Celui que le CO jouit d’une excellente image, auprès des publics avertis, notamment au sein des territoires des petites et moyennes villes, qui considèrent un peu le club comme leur représentant. Je préfère voir le verre à moitié plein.
Aussi, le président du club Tarnais est revenu sur l’arrivée de Xavier Sadourny à la tête de l’équipe. Extrait:
Ce qui est certain, c’est que depuis la prise de fonction de Xavier, qui fut assez naturelle, son leadership s’est progressivement imposé. Il a su impulser une nouvelle dynamique, en partie fondée sur l’augmentation de la rotation d’effectif, mobilisant ainsi plus largement les joueurs sur les deux compétitions. La différence avec les précédentes années est que plus de joueurs frappent à la porte, bousculent la hiérarchie, et que nous sommes plus en capacité d’assumer efficacement des rotations d’effectif.
Pour conclure, il rend hommage à son équipe. Extrait:
Fier, le mot est peut-être un peu fort pour l’instant mais elle m’apporte des satisfactions, même si je sais que rien n’est acquis. Simplement, elle reflète très très bien les valeurs que nous cherchons à véhiculer. Je crois que notre équipe est constituée d’éléments qui privilégient réellement le collectif et sont très impliqués dans le club et la vie du territoire. Nous cultivons une identité que peu de clubs ont, de façon aussi prégnante du moins. Alors je suis satisfait de voir cette identité, au-delà des générations, se pérenniser.