L’ancien demi d’ouverture des All Blacks, Aaron Cruden, n’a rien perdu de son regard affûté sur le rugby international.
À quelques mois de la tournée estivale des Bleus en Nouvelle-Zélande, le joueur de 36 ans, aux 50 sélections entre 2010 et 2017, s’est montré très prudent quant aux chances des triples champions du monde. Malgré l’absence annoncée des cadres français, l’ex-ouvreur ne prend pas les Bleus à la légère.
Privée de ses joueurs engagés en finale du Top 14, programmée le 28 juin, l’équipe de France se présentera en Nouvelle-Zélande sans ses stars. Une décision actée dès octobre entre la Fédération française de rugby et les clubs professionnels. Mais cela n’effraie pas Aaron Cruden.
À propos de l’état d’esprit des joueurs, il souligne, via Rugbypass, leur volonté intacte de performer, quel que soit le groupe sélectionné. Extrait :
Ils ont une belle chance, et je ne pense pas que les joueurs se préoccupent vraiment de savoir qui vient ou pas. En tant que passionné, c’est un peu frustrant, évidemment. On voudrait voir la meilleure équipe de France face à la meilleure version des All Blacks. Mais même si on parle d’une équipe B, voire C, la profondeur actuelle du rugby français est tout simplement folle.
La tournée française coïncide avec une étape clé pour la Nouvelle-Zélande : la première année complète de Scott Robertson en tant que sélectionneur. Une période faite de promesses et d’ajustements, entre succès et faux pas.
Pour Aaron Cruden, le bilan du nouveau coach reste difficile à juger après seulement quelques rencontres. Extrait :
Sa première saison a connu des hauts et des bas, et je pense qu’il serait le premier à le reconnaître. Mais c’est compliqué de juger un sélectionneur sur douze mois à peine. Ouvrir l’année par une série de trois tests contre la France, c’est un sacré défi. Mais d’ici la fin de cette saison internationale, on aura une idée bien plus précise de la progression, et peut-être même du vrai visage que pourrait avoir cette équipe des All Blacks dans les prochaines années, en vue du Mondial en Australie.
Les Bleus, même sans leurs « premium », ne partiront pas en victime expiatoire en Nouvelle-Zélande. Forts de leur profondeur d’effectif, ils seront attendus au tournant, et les All Blacks de Scott Robertson devront être à la hauteur pour éviter une nouvelle déconvenue à domicile.
Avec le regard aiguisé d’un vétéran du rugby mondial, Aaron Cruden livre un avertissement clair : la France, peu importe sa composition, reste une menace sérieuse.
