Le président du Stade Toulousain Didier Lacroix est sorti de son silence dans l’affaire du transfert de Melvyn Jaminet, en adressant un courrier à la Ligue nationale de rugby (LNR), dans lequel il admet des erreurs de gestion et dénonce le rôle joué par certains intermédiaires dans cette opération controversée.
Un courrier dévoilé en exclusivité par Le Figaro ce soir.
Le club champion de France avait dû verser 1,3 million d’euros à la LNR en mars dernier afin d’éviter une comparution devant une commission de discipline, dans le cadre d’une procédure de médiation relative à un manquement présumé au salary cap.
Cette affaire, révélée en janvier par L’Équipe, concernait notamment les modalités du transfert de Melvyn Jaminet entre Perpignan et Toulouse en 2022.
Dans sa lettre, Didier Lacroix reconnaît avoir fait preuve de légèreté dans la gestion de ce dossier sensible. Extrait :
« Pour la formalisation de ce transfert, le Stade Toulousain a accordé sa confiance à des intervenants auxquels il n’aurait objectivement jamais dû confier ses intérêts. »
Didier Lacroix évoque ensuite une faute d’attention qui aurait pu être évitée. Extrait :
« Ce manque de vigilance a conduit à la situation que chacun des destinataires de la présente lettre connaît mais que les médias n’ont cessé de déformer. »
Au cœur de la polémique, l’implication de Melvyn Jaminet, qui avait lui-même réglé la clause de 450 000 euros pour quitter l’USAP, sans être remboursé par Toulouse à l’époque. L’enquête journalistique a révélé qu’il avait dû contracter deux prêts pour s’acquitter de cette somme.
Dans son courrier, Didier Lacroix met également en cause plusieurs intermédiaires, dont Arnaud Dubois, avocat et actuel président du Biarritz Olympique, ainsi que la société Pacific Heart, qui auraient joué un rôle central dans le montage de cette opération.
Le président toulousain précise ce point. Extrait :
« À l’époque, nous aurions dû communiquer spontanément au salary cap manager les conventions conclues, sur la recommandation de Monsieur Arnaud Dubois, avec la société Pacific Heart. »
Enfin, Didier Lacroix critique la gestion de l’affaire par la LNR et sa médiatisation, qu’il juge préjudiciable à la réputation du club. Extrait :
« La LNR a cautionné une pratique qui, au-delà d’être contraire à la loi, pose également un problème éthique. La médiatisation de cette affaire vise à jeter l’opprobre sur le Stade Toulousain et ses dirigeants. »
De son côté, le nouveau président de la LNR Yann Roubert a fait savoir qu’un durcissement du salary cap était envisagé. Début avril, il affirmait à l’AFP vouloir « éradiquer la tricherie », notamment « en cas de récidive ».
Alors que le rugby français cherche à regagner en transparence et en éthique, cette affaire met en lumière les zones grises du marché des transferts et la nécessité de réformes dans les pratiques contractuelles du rugby professionnel.







