Face à la proposition de loi visant à interdire les signes religieux dans les compétitions sportives, les joueuses de l’AC Bobigny 93 rugby (D1) ont pris la parole de manière forte.
À travers une tribune signée par plus de 800 personnes, dont des sportives et sportifs de plusieurs disciplines, elles dénoncent une loi qu’elles jugent discriminatoire et incompatible avec les valeurs du sport.
Dans leur texte, elles alertent sur une mesure qui, sous couvert de laïcité, risque d’exclure des femmes musulmanes portant le voile, comme l’explique Koumba Sakho via L’équipe :
« Moi, je joue avec le voile, c’est mon choix, mais je ne fais pas de prosélytisme. Jusqu’à présent, cela ne dérangeait personne. Pourquoi chercher à diviser ? »
Elles rappellent que le sport est un espace d’émancipation, de tolérance et de mixité, et que le voile ne devrait pas en être banni. « Le sport doit rester accessible à toutes et à tous », clament-elles, dénonçant une instrumentalisation de la laïcité à des fins d’exclusion.
Koumba Sakho, joueuse de Bobigny l’annonce : si le port du voile est interdit, elle ne pourra plus jouer au rugby. Extrait:
« On aimerait juste faire entendre notre voix et empêcher que cette loi passe. Moi, je joue avec le voile, c’est mon choix, mais je ne fais pas de prosélytisme. Jusqu’à présent, cela ne dérangeait personne. Pourquoi chercher à diviser ?
On a écrit ce texte début avril et on a déjà 800 signatures. On espère être de plus en plus nombreux parce qu’on veut défendre les valeurs du sport et cette proposition de loi va à leur encontre. Concrètement, moi, comme beaucoup d’autres filles, je ne pourrai plus jouer au rugby si la loi passe. Je porte le voile par choix et cela fait partie de moi. Je ne peux pas abandonner une partie de moi. »
Si certaines fédérations interdisent déjà le hijab en compétition – comme le football ou le rugby –, d’autres l’autorisent, créant une confusion que cette future loi viendrait trancher. Mais pour les joueuses concernées, l’impact serait clair : elles ne pourraient plus jouer.
En pleine polémique, alors que le texte doit être prochainement examiné à l’Assemblée nationale, les sportives demandent simplement à “faire entendre leur voix”, convaincues que cette loi va à l’encontre des valeurs fondamentales du sport.






