Plus de huit mois après le drame survenu au large du Cap de Bonne-Espérance, l’émotion reste vive dans le monde du rugby.
Medhi Narjissi, jeune espoir de 17 ans évoluant au Stade Toulousain, avait perdu la vie lors d’un stage en Afrique du Sud avec l’équipe de France U18.
Son père, Jalil Narjissi, ancien talonneur d’Agen et international marocain, ne décolère pas.
Dans un entretien accordé au Figaro, il déplore l’absence de réponses concrètes et fustige l’attitude de la Fédération française de rugby depuis le drame.
“On sait que la justice fait son travail, avance bien et fait le maximum, mais c’est long. Ça fait huit mois qu’on n’a aucune réponse“, a-t-il confié, visiblement marqué par l’attente.
L’enquête pour homicide involontaire, relancée récemment par la garde à vue de Stéphane Cambos – ex-manager de la sélection tricolore U18 – n’a pas apaisé la douleur ni dissipé le sentiment d’abandon que ressent la famille Narjissi. Jalil Narjissi évoque sans détour des “fautes graves”, des “négligences” et des “graves défaillances” de la part de l’encadrement fédéral.
L’ancien joueur accuse également la direction actuelle de la FFR de s’être tenue à l’écart dans les moments les plus critiques.
Il vise en particulier le président Florian Grill, reconduit à la tête de l’institution à l’automne dernier :
“Où étaient-ils ? En tournée électorale pendant que nous, la famille, étions dévastés.”
Jalil Narjissi estime que ce manque de soutien est indigne d’un dirigeant de fédération :
“Bien sûr qu’il doit partir ! Ce monsieur n’a rien à faire à ce poste-là. Je le crie aujourd’hui haut et fort.”
Ce silence de la Fédération, qu’il juge assourdissant, l’a conduit à saisir directement les plus hautes instances.
Dans une lettre adressée à la ministre des Sports Marie Barsacq, le père du jeune Medhi dénonce les “défaillances majeures” entourant ce drame, dans l’espoir que des mesures soient prises et que les responsabilités soient pleinement assumées.