L’affaire de la disparition tragique de Mehdi Narjissi continue de secouer le rugby français.
Ce dimanche, les avocats de la famille du jeune joueur, Me Édouard Martial et Me Victor Casellas, ont affirmé dans Sud-Ouest que “le président de la fédération sera mis en examen” à l’issue de l’enquête en cours. “Juridiquement, ce n’est pas possible autrement“, insistent-ils.
Quelques jours plus tôt, dans Le Figaro, Jalil Narjissi, père de Mehdi et ancien joueur du SU Agen, avait déjà vivement critiqué Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, estimant qu’il n’avait “rien à faire à ce poste-là” et exigeant sa démission.
S’appuyant sur le rapport accablant de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), les conseils de la famille dénoncent “l’absence de chef de délégation” durant la tournée des U18 en Afrique du Sud. Selon Me Martial, le départ des jeunes Tricolores s’est déroulé dans “un départ chaotique” et leurs “conditions d’hébergement [étaient] indignes”.
La Fédération, estiment-ils, “n’a pas respecté” son obligation “d’assurer aux enfants bien-être et sécurité”.
Me Victor Casellas s’explique :
« La FFR a commis de nombreuses fautes et ne propose pas un cadre qui permet d’empêcher la prise d’initiative, la séance de récupération à Dias Beach, dont on connaît les conséquences tragiques. A-t-elle seulement demandé des attestations de natation pour s’assurer que tous les jeunes savaient nager ? Non.
Le vrai sujet, ici, c’est l’absence de chef de délégation. Pour des raisons budgétaires, ce poste a été supprimé. Or, sa fonction était justement de superviser l’extrasportif. Une fonction d’autant plus importante qu’elle a été, depuis le drame, réinvestie mais sous un autre nom. »
Le rapport, consulté par Sud-Ouest, évoque en effet “des fautes graves”, “négligences” et “défaillances”, reprenant ainsi les accusations formulées par Jalil Narjissi plus tôt dans la semaine.
Interrogé à son tour par l’IGESR, Florian Grill déclare :
« Pour moi la FFR n’a ni autorité hiérarchique ni autorité fonctionnelle sur la DTN », et de conclure que « s’il n’y a pas autorité hiérarchique, il ne peut pas y avoir de responsabilité, et encore moins pénale ».
Affaire à suivre…