Longtemps moqués pour leur manque de prestige, les phases finales du Challenge européen se sont imposées cette saison comme un tournant décisif pour deux clubs du Top 14 en quête de rédemption.
Passés par la 13e place du championnat et marqués par des changements d’entraîneur, le LOU et le Racing 92 s’affrontent ce samedi à Gerland pour une place en finale à Cardiff, avec l’envie de transformer une saison difficile en aventure victorieuse.
Alors que les Lyonnais auraient pu laisser filer la compétition face aux Sharks de Durban, tenants du titre, la réalité a été toute autre. Le Racing, lui aussi en grande difficulté en Top 14 début avril, n’a pas fait de la compétition une corvée.
Patrice Collazo, arrivé en cours de saison, a tout de suite affiché ses intentions claires. Extrait :
« La gagne appelle la gagne. Aujourd’hui, c’est quoi le problème du Racing ? C’est de gagner des matches. Donc, j’ai répondu à la question. »
Interrogé à nouveau par L’Equipe avant cette demi-finale, Patrice Collazo a rappelé que cette compétition, loin d’être anodine, peut marquer un tournant pour un club. Extrait :
« Il n’y a que ceux qui ne l’ont pas jouée qui disent qu’elle est petite. Et souvent, ceux qui la gagnent font une très bonne saison l’année d’après, comme par hasard. On est à quatre-vingts minutes d’une finale et, vous pouvez m’expliquer ce que vous voulez, un titre, c’est un titre. »
Du côté des joueurs, l’implication est totale, comme en témoigne le pilier du Racing Eddy Ben Arous, vétéran du club. Extrait :
« Si on avait perdu le derby contre le Stade Français dimanche dernier (49-24), peut-être aurait-on bazardé le Challenge. Encore que moi, je suis partisan de tout jouer à fond. Ça fait quinze ans que je suis ici, et je n’ai gagné qu’un titre (Top 14 en 2016). »
Le Challenge a surtout permis aux deux entraîneurs de fédérer autour d’un projet. Patrice Collazo a intégré des jeunes, désigné de nouveaux leaders (Zinzen, Spring, Farrell), et ressoudé un groupe, capable de gagner à Perpignan puis à Galway en infériorité numérique.
À Gerland, samedi, le Racing 92 entend bien transformer une saison compliquée en saison couronnée.
