Alors que le Rugby Club Vannetais s’apprête à accueillir La Rochelle ce samedi à la Rabine, son manager Jean-Noël Spitzer aborde la rencontre avec ambition, lucidité et prudence.
Deux semaines après un retentissant succès face à Toulon, les Bretons espèrent de nouveau créer la surprise dans la course au maintien.
Un mental au beau fixe, mais les pieds sur terre
À quatre journées de la fin de la saison régulière, Vannes est encore en position de se sauver, ce qui représente déjà une forme d’exploit pour un promu.
Le technicien de Vannes, Jean-Noël Spitzer s’est confié via L’équipe.
« Le mental, il est très bien. On est dans la meilleure situation qu’on pouvait espérer en début de saison », déclare Spitzer, qui évoque une pression « positive », comparable à celle ressentie en phase finale. « C’est un peu nos play-offs. »
Mais l’euphorie suscitée par la victoire face à Toulon ne doit pas masquer l’ampleur du défi à venir. « Le piège, c’est de penser qu’on va refaire le même match que contre Toulon. On ne joue pas Toulon. Toulon a certainement été surpris par ce qu’on pouvait mettre sur le terrain, il n’y aura pas cette surprise avec La Rochelle. »
Un adversaire de taille et un plan de bataille adapté
Face aux Maritimes, l’une des meilleures équipes européennes, Spitzer est lucide. « Rien qu’en disant que La Rochelle débarque, à trois ou quatre joueurs près, avec l’équipe qui était championne d’Europe, ça te remet à ta place. » Le manager insiste sur l’importance de jouer avec intensité et énergie : « Il faut un instinct animal samedi. »
Dans cette optique, le staff prévoit un banc en configuration 6-2 et une stratégie adaptée à la puissance adverse. « Si on se met à marcher sur le terrain, on ne gagnera pas. »
Des absences importantes, mais une opportunité pour d’autres
Privé de joueurs majeurs comme Michael Ruru, Salesi Rayasi et Filipo Nakosi, Spitzer s’adapte. « Ce sont des absences très lourdes au sens propre comme au sens figuré », admet-il, tout en rappelant que « ceux qui vont jouer rongeaient leur frein » et auront l’occasion de s’illustrer.
Si Ruru (mollet) est préservé, « Stephen Varney a été bon », souligne-t-il. Rayasi (commotion) et Nakosi (mollet) seront également absents, même si ce dernier montre des signes de récupération rapides. « Il a déjà récupéré sa force, ce qui est étonnant. »
Garder la tête froide dans la dernière ligne droite
Malgré les circonstances, le manager refuse tout excès de confiance : « Nous, joueurs et staff, on a les pieds sur terre. » Il insiste sur le fait que chaque match est une bataille : « Notre salut, c’est le match. Il faut avoir cet état d’esprit bestial. »
Quant à l’idée d’une rivalité naissante avec La Rochelle, Spitzer reste humble : « J’aimerais qu’un jour ça devienne un derby mais il va nous falloir prouver encore et encore beaucoup de choses. »
Il estime que ses joueurs ont toujours les pieds sur terre. Extrait:
“On parle de La Rochelle, ce sont des internationaux en activité de nations majeures, c’est une équipe qui était championne d’Europe il y a deux ans avec quasiment le même effectif. Nous, joueurs et staff, on a les pieds sur terre, ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde, mais on a les pieds sur terre. On sait très bien que c’est une montagne qu’il faut renverser avec un nouvel exploit à réaliser.”
Et de conclure :
« Il faudra être meilleur, car je pense que La Rochelle sera supérieure à Toulon, et très nettement. Le match de Toulon, on l’a abordé avec la peur, pas la peur au ventre, mais la peur de tomber sur vraiment plus fort. Il faut un instinct animal samedi. La Rochelle débarque, à trois ou quatre joueurs près, avec l’équipe qui était championne d’Europe. Rien qu’en disant ça, ça te remet à ta place. »