Arrivé à La Rochelle en 2020, Dillyn Leyds ne cesse depuis de gravir les échelons au sein du club maritime. Joueur clé du doublé européen, le trois-quarts sud-africain a vu son influence s’étendre bien au-delà du terrain cette saison, incarnant aujourd’hui l’un des piliers du collectif rochelais.
À l’approche d’un déplacement crucial à Vannes, le natif du Cap s’impose comme l’un des symboles du retour en forme de la formation jaune et noire.
Loin de se limiter à ses prestations sur le pré, Leyds est devenu l’un des visages de l’équipe.
Recruté en même temps que d’autres figures marquantes de l’ère O’Gara – à l’image de Will Skelton ou Brice Dulin – Leyds a depuis imposé sa régularité et son implication. Premier nom inscrit sur les feuilles de match par le manager irlandais, il est aussi devenu, sans le dire, l’un de ses relais dans la presse.
Une constance remarquable qui se lit aussi dans les statistiques. Fort de 1 730 minutes de jeu cette saison, Leyds affiche une moyenne de 79 minutes par match, rarement remplacé par le staff rochelais. Avec six essais à son actif, dont un triplé en septembre, il a été déterminant dans les moments clés de la saison.
Son entraîneur Ronan O’Gara ne tarit pas d’éloges à son sujet, via Midi Olympique :
« Dillyn ? Il me plaît beaucoup ! Honnêtement, c’est comme ça depuis la première journée, avec moi. J’ai la chance d’entraîner beaucoup de joueurs que j’adore ici et il est au cœur de ça. Son comportement n’a jamais changé, ni quoi que ce soit d’autre, il est toujours constant. Notre relation est très forte depuis le début, et va le rester à vie. J’ai beaucoup de respect pour lui, la façon dont il s’entraîne, son comportement sur le terrain et comment il est avec le groupe. »
Une admiration que partage Rémi Talès, entraîneur des trois-quarts, après la performance décisive de Leyds contre Bordeaux :
« Dillyn, c’est un peu un joueur à part. Malgré notre période délicate, il a toujours évolué à haut niveau et, si on en est là aujourd’hui, c’est aussi grâce à son exemplarité et à son état d’esprit. C’est sûr que c’est bien que ce soit lui ce soir qui fasse la passe entre les jambes, qui nous permet de débloquer la situation. »
Mais c’est aussi dans l’adversité que Leyds a démontré sa solidité mentale. Ébranlé après la défaite en Champions Cup contre le Munster (24-25), où il s’était montré en difficulté dans le jeu aérien, il n’a pas fui ses responsabilités. « L’un des pires matchs de sa carrière », admettait-il à chaud.
« Là, j’ai beaucoup travaillé avec un psychologue, je suis aussi plus expérimenté. J’ai parlé avec un ami, il m’a dit quelque chose qui m’a touché. Comme quoi j’ai la chance de faire tous les jours quelque chose que j’aime : le rugby. Que tu ne peux pas être à 10/10 tout le temps et que, si tu n’es même pas à 6/10, tu ne dois pas te dire : “pourquoi ça m’arrive maintenant ?” mais “qu’est-ce que ça m’apprend ?” J’ai pris deux journées pour bien penser à ça, calme. Puis je me suis bien entraîné, je n’ai pas dit beaucoup de chose, j’étais là pour m’améliorer. »
Son influence dépasse désormais le simple cadre du jeu. Désigné capitaine à plusieurs reprises en l’absence de Grégory Alldritt, il incarne un leadership humble mais inspirant.
« C’est un honneur (d’être parfois capitaine). Il y a beaucoup de joueurs ici qui ont été capitaines d’équipes internationales. J’ai souvent dit que j’aime bien jouer pour ce club, pour cette ville, je me sens comme à la maison ici. C’est bien pour moi d’avoir le respect des mecs du groupe, du staff, du président. Ça ne doit pas te faire penser que tu es plus haut que les autres, tu dois surtout montrer pourquoi il y a du respect et continuer à faire le travail, à être à ton meilleur. »
Dans la dernière ligne droite du Top 14, La Rochelle s’appuiera sur la constance et la force tranquille de son ailier pour continuer à croire au Brennus. Un rôle que Dillyn Leyds assume, avec cœur et détermination.
