Figure de proue du XV de France lors du dernier Tournoi des Six Nations, Pierre-Louis Barassi ne brille pas seulement ballon en main.
Le centre du Stade Toulousain s’illustre aussi dans les amphithéâtres virtuels de l’emlyon business school, où il poursuit un master en management. Un double projet ambitieux qu’il mène tambour battant.
Entre terrain et études, un équilibre millimétré
Alors que la plupart des internationaux profitent des rares moments de répit pour souffler, Barassi, lui, enfile un autre maillot : celui de l’étudiant.
Pendant le Tournoi, il a tenté de rester à jour dans son cursus malgré un emploi du temps infernal.
Il s’est confié via letudiant.fr :
“Pendant le Tournoi, j’ai réussi à travailler au début, mais ça s’est compliqué par la suite car les journées étaient très chargées avec la sélection et nous voyagions pas mal. J’ai fait le maximum. Ma directrice s’est montrée conciliante et j’ai pu rendre mes devoirs en décalé.”
De retour au club, le rythme reste intense. Barassi enchaîne tests médicaux, musculation, entraînements, soins et séances d’analyse vidéo, avant de basculer le soir dans ses cours en ligne.
De 18h45 à 20h, il se connecte à ses visios, aidé par un solide groupe de travail qu’il s’est constitué à l’école.
Hors de question d’étudier les jours de match
Quand vient le jour J, les études s’arrêtent net.
“Je devais rendre un exercice de projet RSE la veille de ma rencontre contre Pau. Je m’interdis de travailler les jours de match, car mon cerveau doit être orienté à 100% vers l’opposition. Je ne peux pas me permettre d’étudier à ce moment-là.”
Une rigueur qu’il s’impose pour être performant sur tous les fronts, mais aussi parce qu’il prépare déjà l’après-rugby avec lucidité.
L’anticipation comme ligne de conduite
Diplômé d’un bachelor à l’Idrac Business School de Lyon – où il évoluait sous les couleurs du Lou – Barassi a repris ses études en avril 2024. Une décision naturelle pour celui qui se dit “aussi ambitieux pour l’après-carrière que maintenant sur le terrain”.
Il le sait, rares sont les rugbymen qui s’engagent dans des cursus universitaires en parallèle de leur carrière.
Sa motivation, elle, est limpide :
“Ma carrière sportive peut s’arrêter du jour au lendemain, si je subis trop de commotions cérébrales par exemple. Je poursuis mes études pour ne pas devenir esclave du rugby, ne pas être obligé de jouer avec le corps cassé ou de continuer sans l’envie…”
Déjà entrepreneur dans la restauration et la mode, le Toulousain envisage l’avenir avec détermination. Il rêve de “taper de gros postes dans des boîtes”, ou de continuer à développer sa “fibre entrepreneuriale”.
À 26 ans, Barassi trace un chemin singulier dans le paysage du rugby français : celui d’un homme qui conjugue les plaquages avec les PowerPoint.
