A la veille d’un affrontement face au Racing 92, Virgile Lacombe, entraîneur de la mêlée du Stade Toulousain, a livré une analyse sans langue de bois de la dynamique actuelle du club, entre ambitions, vigilance et blessures mal digérées.
Méfiance maximale face au Racing 92
Alors que Toulouse s’est offert une victoire de prestige à Toulon la semaine dernière, Lacombe alerte – via La Dépêche – sur le piège potentiel que représente la réception du Racing 92. Malgré la 11e place du club francilien, il avertit :
« Il ne faut surtout pas les prendre de haut ».
Il insiste sur leur montée en puissance récente et leur style de jeu plus direct :
« Ils s’appuient beaucoup plus sur des gros porteurs de balle… ils arrivent à mettre une grosse pression sur l’adversaire quand ils le décident. »
Une fin de saison à gérer avec rigueur
Avec la première place du Top 14 quasiment verrouillée, Toulouse pourrait relâcher la pression. Mais Lacombe rappelle que la concurrence interne reste un levier puissant :
« Les trois matchs à venir vont permettre aux joueurs de s’exprimer… tout le monde a quelque chose à jouer ».
L’idée d’aller chercher le record de points en saison est aussi dans les têtes, tout comme un objectif plus symbolique mais non négligeable :
« Il y a le challenge de Coubertin. Habituellement, quand on arrive à le remporter, la saison se termine bien pour nous », glisse-t-il dans un sourire teinté de superstition.
Une colère persistante après Bordeaux
Le revers en Champions Cup contre l’UBB laisse encore des traces. « Il y a de la colère, puisqu’on a le sentiment de ne pas avoir tout fait pour gagner », avoue-t-il, en reconnaissant que cette frustration alimente une forme de vigilance pour la suite. Il anticipe même un possible nouvel affrontement contre Bordeaux en finale, avec une intensité émotionnelle renforcée.
Une hiérarchie remise en question
À l’approche des phases finales, le statut des joueurs n’est plus garanti, affirme Lacombe : « Dans cinq semaines, on mettra les joueurs les plus performants sur le terrain à l’instant T ». Les blessures et les doublons ont permis l’émergence de nouveaux visages tout au long de la saison.
Désormais, aucun nom n’est assuré d’être sur la feuille en demi-finale, une politique qui renforce la compétitivité interne. “Sportivement, quand on va arriver sur les matchs de phases finales, il n’y aura plus de statut. Alors forcément, il y a les statuts dus à l’ancienneté, aux sélections des joueurs, peut-être à la partie contractuelle même si ce n’est pas quelque chose qu’on prend réellement en compte. Je pense que ça va permettre à certains jeunes joueurs, peut-être, ou joueurs moins expérimentés, d’être possiblement titulaires sans avoir une équipe type, ce qui n’a pas été le cas cette saison.”
Une préparation encore fébrile
Malgré la victoire contre Toulon, la semaine de préparation n’a pas été idéale. Lacombe confie : « Le match contre Toulon a laissé quelques marques… la semaine est un peu moins rassurante que celle d’avant ». Le staff toulousain garde donc un œil critique sur l’intensité des entraînements pour éviter tout relâchement.
Conclusion : le calme avant la tempête
Lucide et exigeant, Virgile Lacombe prépare son groupe à rester concentré jusqu’au bout, malgré un classement flatteur. La défaite européenne sert de piqûre de rappel et la rotation permanente maintient une pression saine. Face au Racing, les Toulousains auront l’occasion de montrer qu’ils sont déjà en mode phases finales — avec, peut-être, une dose de superstition en bonus.
