Le couperet est tombé : l’Autorité de régulation du rugby (A2R) a décidé de reléguer le Biarritz Olympique en Troisième Division. Une descente aux enfers pour un club historique du rugby français, qui paye le prix fort de ses errements financiers et de luttes internes délétères.
Alors qu’il venait de terminer la saison de Pro D2 à une honorable 9e place, le BO se retrouve à nouveau dans l’œil du cyclone. Cette relégation administrative, accompagnée d’un retrait de six points pour l’exercice à venir, est le fruit d’un contrôle budgétaire accablant : l’A2R pointe une « incohérence et/ou invraisemblance du budget initial ou actualisé » transmis par le club.
Le président du directoire, Arnaud Dubois, a annoncé aux joueurs cette décision ce lundi matin. Le club dispose désormais d’une semaine pour faire appel et tenter de sauver sa place dans l’antichambre du Top 14. Mais les chances s’amenuisent au fil des heures.
Une saison sous tension, des dirigeants à bout
Déjà sanctionné plus tôt dans la saison pour des retards administratifs, le BO semble empêtré dans une spirale infernale. L’arrivée l’an passé d’un nouveau tandem à sa tête, Arnaud Dubois et Shaun Hegarty, avait laissé entrevoir une stabilisation. Un espoir vite rattrapé par la réalité des finances et des soutiens instables.
Car derrière les apparences, l’influence de Pierre-Édouard Stérin, milliardaire et mécène controversé, reste omniprésente. L’homme d’affaires, à l’origine du fonds Otium Capital, n’a pas répondu à l’appel de fonds d’urgence – un million d’euros – que Dubois espérait pour rassurer l’A2R.
Ce silence stratégique a précipité l’annonce d’une démission… finalement annulée.
Arnaud Dubois s’est confié via L’équipe. Extrait:
«On s’est battu avec Shaun toute la saison pour le club. Malheureusement, il nous a manqué quelques semaines pour finaliser les dossiers en cours. Le groupe Otium va prendre le club et cela était sûrement déjà écrit il y a un an. Cette saison s’est avérée beaucoup trop compliquée, avec beaucoup trop de cadavres dans les placards et beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de placards. Il fallait beaucoup trop d’argent pour combler les manquements de l’ancienne direction.»
Un avenir en suspens… et un possible repêchage pour Nice ?
Au cœur de cette tempête financière, un nom émerge : celui de Jérémy Erlich, ex-dirigeant chez Spotify, dont les 3,5 millions d’euros déposés sous séquestre pourraient représenter une lueur d’espoir. Présent à Biarritz le week-end dernier, il aurait entamé des discussions directes avec Stérin.
D’ici là, la situation du BO pourrait faire des heureux. Si la relégation est confirmée et qu’Aurillac l’emporte face à Chambéry en barrage, c’est le Stade Niçois – présidé désormais par Jean-Baptiste Aldigé – qui pourrait retrouver la Pro D2.
En attendant, Biarritz vit l’un des plus grands tourments de son histoire moderne, au moment même où le club s’apprêtait à célébrer les 20 ans de son dernier Bouclier de Brennus. Un anniversaire au goût amer.