C’est une première historique qui résonne bien au-delà du monde de la force athlétique : Rayno Nel, ancien joueur de rugby professionnel, est devenu le tout premier Africain à décrocher le titre de World’s Strongest Man. À Sacramento, en Californie, l’ancien troisième ligne des Cheetahs a déjoué tous les pronostics en s’imposant face aux géants de la discipline, battant le triple champion Tom Stoltman pour une poignée de points.
À 30 ans et 148 kilos, Nel n’était pas le favori. Mais pour sa première finale dans l’arène des titans, il a livré une démonstration impressionnante de maîtrise, de puissance et de résilience. Une performance d’autant plus remarquable qu’aucun débutant n’avait remporté le titre depuis 1997.
Un duel titanesque et une victoire au finish
Le Sud-Africain a totalisé 47 points sur les cinq épreuves de la finale, étalée sur deux jours. Dès le samedi, Nel a frappé fort en dominant l’épreuve du Carry & Hoist (10 points), avant de s’illustrer également au soulevé de terre et au redoutable Hercules Hold (9 points chacun).
Dimanche, tout aurait pu basculer après une décevante prestation sur le Flintstone Press, où il termine dernier. Mais c’est dans l’ultime épreuve, les Atlas Stones, que le colosse s’est arraché pour aller chercher les points qui lui manquaient. Avec un total de 8 unités récoltées là, il coiffe Stoltman d’un demi-point sur la ligne d’arrivée.
De la mêlée au podium mondial
Rayno Nel n’est pas qu’un homme fort. Ingénieur électricien de formation, il a d’abord brillé sur les terrains de rugby, où il a été capitaine de son équipe universitaire pendant trois saisons. Il s’est ensuite hissé jusqu’aux rangs professionnels avec les Cheetahs, réputés pour leur rugby de combat.
Ce n’est qu’en 2022 que Nel décide de se tourner vers le strongman, discipline où l’explosivité, la technique et la volonté sont aussi essentielles que les kilos de fonte soulevés. Deux ans plus tard, il devient le roi incontesté de la force.
Un titre pour tout un continent
« Représenter l’Afrique du Sud, d’une manière ou d’une autre, c’est incroyable », a déclaré Nel au micro de USA Today. « On est un petit pays avec beaucoup de défis. Ce genre de victoire, je sais que ça représente énormément pour mon peuple. »
Et pour célébrer son sacre ? Pas de champagne ni de repas étoilé. « Ce soir, je vais essayer la bière américaine », a-t-il glissé avec humour, fidèle à ses racines sud-africaines où la Black Label reste sa préférée.
