Après les révélations de Mediapart vendredi dernier concernant des accusations d’homophobie visant un dirigeant du Stade Français, les joueuses de la section féminine ont officiellement brisé le silence.
Dans un communiqué commun publié ce jeudi (voir ci-dessous), les Pink Rockets dénoncent des propos graves et un traitement qu’elles jugent indigne de la part de leur direction.
Les joueuses ne se contentent pas de commenter l’affaire, elles la confirment et exigent des mesures concrètes.
Elles dénoncent avec force les propos tenus par leur directeur sportif, et expriment leur solidarité envers les victimes. Extrait :
« Nous prenons la parole publiquement pour dénoncer avec force les propos sexistes et homophobes qui auraient été proférés par notre directeur sportif à l’encontre des membres de notre équipe, est-il écrit dans les premières lignes du communiqué. Ces paroles ne sont pas de simples ”dérapages” : elles participent à un système d’exclusion et de domination contre lequel nous nous dressons. Nous les condamnons sans réserve et d’une seule voix et nous exprimons notre soutien total à nos coéquipières qui ont eu le courage de témoigner. Elles ne sont pas seules. »
Le Stade Français, dans un communiqué publié samedi, avait confirmé les faits rapportés par Mediapart. Le directeur sportif mis en cause a été suspendu temporairement et blâmé officiellement. Le club assurait également son soutien à la victime.
Mais pour les joueuses, cette réponse ne suffit pas. Elles dénoncent l’absence de communication et de transparence de la part de la direction de l’association. Extrait :
« Nous sommes dans l’incompréhension totale face au manque de soutien de la part du bureau de l’association. Aucune communication, ni réunion d’information n’ont été faites sur le sujet. (…) Nous sommes mis à l’écart sans être entendues. À notre connaissance, lors de l’enquête interne menée par l’association, aucun membre de l’équipe senior féminine n’a été contacté (…) Nous regrettons que l’inaction et les tentatives de dissimulation du bureau de l’association nuisent à l’image du Stade Français. »
Dans leur communiqué, les Pink Rockets posent désormais des conditions pour pouvoir reconstruire un climat de confiance et de respect. Elles réclament, entre autres, le départ immédiat du dirigeant visé, ainsi qu’une prise de position claire du club et des instances sportives.
Alors que la Fédération française de rugby a été saisie, cette affaire pourrait faire date dans le traitement des violences sexistes et homophobes dans le sport amateur comme professionnel. Au Stade Français, la balle est désormais dans le camp des dirigeants.
— Meilleur Bosman (@MeilleurBosman) May 22, 2025