Président du Montpellier Hérault Rugby depuis 2011, Mohed Altrad n’a jamais ménagé ses efforts pour maintenir son club au sommet du rugby français. Mais dans un entretien accordé à Objectif Gard, le chef d’entreprise, a surpris en adressant une critique cinglante à la ville de Montpellier… qu’il finance pourtant à bout de bras sur le plan sportif.
À la tête du MHR depuis plus d’une décennie, Mohed Altrad est souvent perçu comme un bienfaiteur du club, qu’il a sauvé à plusieurs reprises grâce à ses investissements personnels.
Pourtant, il semble aujourd’hui exprimer une forme de lassitude, voire d’agacement, vis-à-vis du manque de soutien institutionnel et de l’attitude de la ville à l’égard du sport professionnel. Extrait :
« On dit Montpellier la surdouée, la plus grande ville sportive de France, mais ce n’est pas le cas. La faute à qui ? Aux politiques. Historiquement, le sport dépendait des mairies. À Montpellier, le club de rugby était l’annexe de la mairie. Ça s’est fini. Le club est à 100 % une filiale du groupe Altrad et heureusement, car c’est un trou chaque année de 10 millions d’euros qu’il faut combler. Sinon, vous disparaissez. C’est une force, mais c’est une fragilité extrême. S’il m’arrive quelque chose, il n’y a plus de rugby à Montpellier. Nîmes est une terre de rugby, pas Montpellier »
Le constat d’Altrad rejoint les conclusions préoccupantes de la Commission de Contrôle des Championnats Professionnels, selon laquelle une majorité de clubs du Top 14 présentent une situation financière déficitaire. Le patron du MHR enfonce le clou : sans son soutien personnel, le club ne tiendrait tout simplement pas debout.
Au-delà de la critique directe à la ville de Montpellier, les propos de Mohed Altrad sonnent comme une mise en garde.
En soulignant que le club repose entièrement sur ses épaules, il rappelle la fragilité du modèle économique actuel, où un mécène peut faire vivre – ou mourir – une structure professionnelle.