Alors que le Biarritz Olympique tente de sauver sa peau après sa relégation administrative en Nationale, la lumière se fait sur une stratégie de gestion salariale pour le moins controversée.
Selon les informations du journal régional Sud-Ouest, plusieurs joueurs de l’effectif basque auraient été engagés via un montage légal mais contesté : des contrats à faible rémunération, compensés en grande partie par des indemnités versées par France Travail.
Parmi eux, on retrouve des noms bien connus comme Cornell Du Preez, Adrian Motoc, Arthur Bonneval, Steeve Barry, Solomone Tukuafu ou encore Nafi Ma’afu. Si tous sont encore officiellement liés au BO, le club cherche aujourd’hui à alléger sa masse salariale et a mandaté l’agence Wasserman pour leur trouver d’éventuels points de chute.
« On ne cible personne aujourd’hui mais on regarde forcément pour préparer la saison prochaine », tempère Cyril Arrosteguy, membre du directoire et pressenti à la présidence.
Le cas le plus emblématique est celui du troisième-ligne sud-africain Cornell Du Preez. Son contrat, signé à l’été 2023, repose sur un dispositif connu dans le monde du rugby : le joueur, en fin de contrat avec son précédent club, s’inscrit au chômage et rejoint une nouvelle équipe avec une rémunération fortement réduite.
L’indemnité chômage comble alors la différence jusqu’à un plafond fixé à 8 826,30 euros brut mensuels. Ce mécanisme, déjà utilisé par d’autres clubs permet de faire temporairement baisser la masse salariale affichée.
Dans le cas de Du Preez, le BO ne lui verse que 2 000 euros brut mensuels pour la saison à venir, accompagnés d’une aide au logement de même montant comme l’explique Sud-Ouest.
France Travail assure donc la majorité du revenu. Mais cette compensation étant dégressive dans le temps, son salaire grimpe à 8 500 euros en juillet 2025, puis 12 000 en 2026. Une trajectoire qui met aujourd’hui une pression financière énorme sur les dirigeants biarrots, alors que les résultats sportifs n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Ce procédé, bien que toléré, ne passe plus inaperçu. L’Autorité de régulation du rugby (A2R) se penche de près sur les pratiques contractuelles et, même si seul le budget de l’année à venir est scruté, le risque est réel pour les finances du club.
Le Biarritz Olympique, déjà fragilisé sportivement, doit désormais aussi naviguer entre impératifs réglementaires et contraintes budgétaires. Une nouvelle tempête administrative qui pourrait redistribuer les cartes d’un effectif en sursis.