Le LOU rêvait d’un nouveau sacre européen, deux ans après avoir soulevé la Challenge Cup. Mais face à une formation de Bath redoutablement efficace, les Lyonnais ont chuté en finale sur le score sans appel de 37 à 12.
Une défaite lourde, certes, mais qui ne masque pas le redressement spectaculaire d’un club en grande difficulté en début de saison.
Arrivé en cours de route, Karim Ghezal a pris les commandes d’un groupe au bord du naufrage, avec un maigre 40 % de victoires à son arrivée. Depuis, la dynamique a changé. « Franchement, j’ai envie de féliciter mon groupe. Aller jusqu’en finale en jouant le maintien, c’est pas rien. Les joueurs ont voulu jouer tous les matchs de Coupe d’Europe, et ça, c’était important pour eux », déclarait-il au micro de beIN Sports, quelques minutes après la rencontre.
Un parcours européen héroïque… jusqu’à la marche anglaise
Pour atteindre Cardiff, les Lyonnais n’ont pas eu un tableau facile. Ils ont éliminé les Sharks, champions en titre, puis sont allés battre les Ospreys chez eux, avant de se heurter à un mur anglais. « On a eu un beau parcours. On a joué les Sharks, les champions en titre, on a battu les Ospreys… Et aujourd’hui, on est tombés contre une équipe de Bath solide », rappelle l’entraîneur lyonnais.
L’entame de match laissait pourtant espérer un tout autre scénario. Pendant vingt minutes, les Rhodaniens ont fait jeu égal, voire mieux. Mais leur imprécision offensive, notamment dans les zones de marque, a fini par leur coûter cher. « Dans les zones de marque, en première mi-temps, ils ont été plus précis que nous… On a eu des opportunités, on n’a pas marqué deux ou trois fois », concède Ghezal.
Même en supériorité numérique durant 20 minutes, les Lyonnais n’ont jamais réussi à inverser la tendance. L’artilleur anglais Ben Spencer, avec ses 50/22 et ses longs coups de pied, a maintenu une pression constante sur les arrières français. « On a subi leur jeu au pied, surtout celui de Spencer, qui nous a vraiment mis sous pression », analyse-t-il. « Dès qu’on est arrivé près de leur ligne, on n’a pas réussi à marquer ».
Une saison sauvée… et un avenir à reconstruire
Au-delà de cette finale manquée, l’essentiel est ailleurs : le maintien en Top 14 est assuré. Une mission que s’était fixée Ghezal dès son arrivée. « Je suis arrivé après la deuxième journée, et la mission, c’était clair : sauver le club. Aujourd’hui, c’est fait, on est maintenus à deux journées de la fin », rappelle-t-il.
Ce maintien précoce a aussi permis au club de se projeter. « Le fait d’être sauvés à deux journées de la fin, ça nous a permis de prolonger pas mal de joueurs, de commencer à travailler sur la suite », poursuit le technicien. Déjà, un nouveau cycle se dessine, avec une vision à long terme. « Je vais m’y atteler dès l’année prochaine, dans une perspective de cycle sur trois ans ».
Le message est clair : le LOU ne veut plus être un simple prétendant. « Il faut que le LOU sorte de la Challenge Cup. Il faut qu’on s’installe dans les six premiers, que le club passe un cap, et qu’on joue la Champions Cup, pas la Challenge », martèle Ghezal.
Et malgré le goût amer laissé par la défaite, le coach rhodanien n’éprouve aucun regret. « Pas de regrets sur la physionomie du match. Même si, oui, sur le carton, il y aura sûrement débat. Mais si on est honnêtes, même à 15 contre 15, c’était costaud en face aujourd’hui. Je pense que, même s’il y a ce que j’ai dit à la mi-temps – pour moi, il y a rouge – même à 15 contre 15, ils étaient plus costauds que nous. »
Le LOU n’a peut-être pas encore retrouvé son lustre d’antan, mais il s’est trouvé un capitaine, une méthode et une ambition renouvelée.