À seulement 19 ans, Mathéo Frisach s’apprête à faire ses premiers pas dans la peau d’un titulaire en Top 14.
Un baptême du feu pour le jeune pilier gauche, lancé dans l’arène bouillante du stade Pierre-Fabre face à Castres.
La pression monte à Clermont à l’approche d’un déplacement capital. En pleine course au maintien, l’ASM doit composer avec une hécatombe au poste de pilier gauche : Sacha Lotrian (genou) et Etienne Falgoux (biceps) sont forfaits jusqu’à la fin de saison, tandis que Giorgi Akhaladze est suspendu après un troisième carton jaune reçu contre Perpignan.
Résultat : un seul nom reste disponible dans la rotation. Et il n’a que 19 ans.
L’heure de vérité
Apparu à trois reprises en cours de match cette saison, Mathéo Frisach va vivre ce samedi à 21h son premier vrai test au plus haut niveau. Ses débuts à La Rochelle furent compliqués, mais son entrée contre Lyon avait laissé entrevoir du potentiel.
Face à Perpignan, il a tenu la mêlée durant la suspension temporaire d’Akhaladze.
Loin d’être un choix par défaut, sa titularisation est pleinement assumée par le staff. « C’est une suite logique et cela aurait été injuste si on ne l’avait pas lancé », défend Christophe Urios via La Montagne.
« Il est avec nous depuis le début de la saison. Il progresse. On a tous démarré un jour. Je sais qu’il sera à 100 %. Le plus important sera que les quatre autres du cinq de devant fassent en sorte qu’il puisse évoluer à 120 % ».
Une gestion fine de la pression
Pas question pour Urios de surprotéger son jeune joueur. « Julien Laïrle a eu des entretiens avec lui pour parler de la mêlée. Pas moi », confie le manager. « Se comporter différemment pourrait être interprété de différentes façons. Il pourrait se dire que l’on doute de lui. Si j’étais encore joueur et que le coach venait me parler tous les quarts d’heure, ça me ferait flipper. Mathéo n’a pas besoin de ça. Il est prêt ».
Un discours clair, sans fard. Et un encadrement assuré, notamment par des leaders de vestiaire comme Sébastien Bézy, qui connaît bien le jeune pilier pour l’avoir entraîné avec les Crabos. « C’est un joueur de qualité. Je ne me fais pas de souci. On sait qu’il va faire un bon match », affirme le capitaine.
« En face, il va y avoir des mecs d’expérience qui vont vouloir le déstabiliser, le provoquer. Ce sera à nous de le protéger par rapport à ça ».
Un test grandeur nature
Face à un pack castrais connu pour sa dureté, Mathéo Frisach va devoir faire preuve de maturité et de sang-froid. Plus qu’un match, ce soir pourrait bien être le début d’une belle histoire.