Il rêvait d’un adieu à la hauteur de ses huit années passées dans le Tarn. Mais samedi soir, Benjamin Urdapilleta a vécu une soirée bien différente de ce qu’il aurait pu imaginer pour son ultime apparition sur la pelouse du stade Pierre-Fabre.
À 39 ans, l’ouvreur argentin s’apprête à refermer le chapitre de sa carrière professionnelle. Dans deux semaines, il quittera définitivement les terrains pour rentrer en Argentine. Ce déplacement à Castres, l’un de ses théâtres de gloire, avait forcément une résonance particulière. Mais le scénario a tourné au vinaigre.
Malgré l’ovation du public castrais lors de sa sortie à la 70e minute, Urdapilleta a quitté le terrain avec un visage fermé, marqué par la frustration. Au moment de son remplacement, son équipe de Clermont était menée 34-15, dominée de bout en bout par un Castres Olympique plus tranchant.
Une partition en sourdine
La volonté était pourtant là. À plusieurs reprises, l’Argentin a tenté de secouer ses coéquipiers, multipliant les consignes, les gestes d’encouragement, les regards insistants. Mais le cœur n’a pas suffi. Dans un collectif souvent contraint de reculer, l’ouvreur n’a jamais eu l’espace ni les munitions pour exprimer son talent. Pire, quelques erreurs inhabituelles ont émaillé sa prestation.
À la 40e minute, alors que l’ASM avait l’occasion de revenir dans le match, Urdapilleta expédie une pénalité directement en ballon mort. Puis, à la 58e, alors que les Clermontois retrouvaient de l’allant, il se fait piéger à proximité de la ligne d’en-but adverse, perdant un ballon précieux. Et que dire de cet en-avant sans pression à la 66e ? Le rythme effréné de la rencontre semblait avoir entamé ses forces. Quatre pertes de balle au total : un bilan inhabituel pour un joueur au QI rugby reconnu.
La question qui fâche
Alors que l’on s’interrogeait sur la pertinence d’un remplacement plus précoce, Christophe Urios a tranché en conférence de presse, d’un ton sec comme le révèle La Montagne : « Je ne répondrai pas à cette question. » Une façon de clore le débat… ou d’éviter de l’ouvrir.
Ironie du sort, son remplaçant Anthony Belleau a rapidement donné un autre visage à l’attaque clermontoise. Dynamique, impliqué, il initie notamment l’action amenant l’essai d’Étienne Fourcade à la 74e. Un éclair trop tardif dans une soirée déjà pliée.
Un épilogue en demi-teinte
Ce retour à Pierre-Fabre, Benjamin Urdapilleta l’avait coché sur le calendrier. Il méritait un hommage à la hauteur de son passage en terre castraise, mais c’est un rideau qui s’est refermé sans fanfare. Ce n’était pas l’histoire rêvée, encore moins la sortie espérée.