Le trois-quarts centre du Racing 92, Henry Chavancy s’apprête à raccrocher les crampons.
Le joueur emblématique du Racing 92 a pris la décision de prendre sa retraite sportive à l’issue de la saison actuelle.
Interrogé via L’équipe à l’approche de cette fin de saison, le joueur Francilien est revenu sur le plus beau moment de sa carrière.
Sans hésitation, il cite la victoire remportée contre Toulon, en finale du Top 14, en 2016, au Camp Nou.
A lire ci-dessous :
« Encore un accomplissement et le plus beau moment de ma carrière. Si on m’avait dit dix ans avant, alors que le club végétait en bas de classement de Pro D2, que je serais champion de France titulaire avec le Racing devant 100 000 personnes au Camp Nou (en 2016), je n’y aurais jamais cru. C’était une saison extraordinaire. On avait surfé sur la motivation et la déception de la finale de Coupe d’Europe perdue quelques semaines plus tôt contre les Saracens (21-9).
Le scénario est incroyable contre Toulon (29-21). On rentre en blazer sur la pelouse sur une idée de Laurent Labit (entraîneur du Racing). Il fallait assumer derrière. C’était un génial rappel aux anciens. À la fin du match, Dim (Dimitri Szarzewski) me dit qu’il veut que je soulève le Bouclier avec lui. J’ai encore des frissons quand j’en parle. »
Son plus grand regret ? Les ratés du Racing 92 en Champions Cup. Extrait:
« C’est la seule blessure qui me reste aujourd’hui. On a buté trois fois en finale de Coupe d’Europe. Sur la première, contre les Saracens, on n’est pas invités. Pour la deuxième, le scénario est un peu cruel contre le Leinster (15-12 en 2018). Mais sur la dernière, je pense que nous étions vraiment plus forts qu’Exeter (31-27 en 2020). On fait n’importe quoi durant les vingt premières minutes. Sur la dernière action, Antonie Claassen meurt à dix centimètres de la ligne et ils font deux fautes dans le ruck mais l’arbitre Nigel Owens ne siffle pas de pénalité. »
Pour son dernier match à l’Arena ce week-end, Henry Chavancy indique vouloir entrer sur le terrain avec le même sourire qu’à son premier match. Extrait:
« Plein de sentiments se mélangent avec beaucoup d’excitation, de joie et un petit peu de nostalgie. J’ai la chance de terminer sur mes deux jambes dans une fin que j’ai décidée. Je suis conscient de la chance que j’ai eue de faire toute ma carrière au Racing. Je n’ai jamais eu le temps de me lasser, ni envie de partir, tellement le club a évolué avec de grosses ambitions. Je profite de chaque instant, de chaque déplacement. C’est vraiment le bon moment d’arrêter. Je suis assez serein même si certaines choses vont bien sûr me manquer comme le café du matin avec le premier copain qu’on croise. Notamment celui avec Eddy (Ben Arous) avec qui j’ai tout connu (ils ont passé 15 ans ensemble au Racing).
Évidemment aussi les émotions que procurent les grands moments mais elles sont rares au regard de tous les sacrifices qu’on fait. Demain (samedi), j’entrerai sur le terrain avec le même sourire qu’à mon premier match en 2008. Puis je sortirai avec le sentiment du devoir accompli. C’est le scénario presque idéal. Mon apothéose, c’était de jouer une fois en Pro D2. Tout ce qui s’est passé ensuite était inimaginable. Le temps est passé vite. Je me suis régalé jusqu’au bout. Une nouvelle vie va commencer et je crois que je suis prêt. J’ai envie continuer à servir le club autrement dans les années à venir et être pris pour une formation au CDES (Centre de Droit et d’Économie du Sport) de Limoges. »