Battus sans appel par Grenoble (38-17) en demi-finale de Pro D2, les joueurs de Provence Rugby ont vu leur rêve d’accession s’envoler.
Pour Mauricio Reggiardo, ce revers marque aussi la fin d’un cycle, après quatre ans et demi passés à la tête du club. Le technicien argentin revient avec lucidité et émotion sur cette dernière bataille et dresse le bilan de son passage à Aix-en-Provence.
Au terme d’une rencontre dominée par Grenoble, Mauricio Reggiardo n’a pas cherché d’excuses dans un entretien accordé au journal La Provence. L’entraîneur argentin a reconnu la supériorité de l’adversaire, qui a su imposer son rythme dès les premières minutes.
Il salue la performance grenobloise et admet que ses hommes ont manqué d’intensité dans les secteurs clés. Extrait :
“Grenoble mérite sa finale. On a eu des difficultés à mettre de la vitesse, dans la libération des ballons, dans les collisions pendant toute la rencontre. Pendant la saison régulière, on avait plutôt réussi à ralentir les ballons des Isérois lors de nos deux matchs. Là, on n’y est pas parvenu et ils ont toujours été dans l’avancée.”
Reggiardo a également noté un déséquilibre physique entre les deux formations, Provence ayant laissé beaucoup d’énergie lors du match de barrage contre Angoulême.
Il évoque une équipe fatiguée, qui n’a jamais réussi à prendre le contrôle du match. Extrait :
“On avait fait le choix de mettre l’équipe compétitive à Oyonnax. Contre Angoulême, on a aussi laissé de l’énergie et à Grenoble, on a été dépassé. Dès la première minute, pendant les 15 premières minutes, on était incapable de garder les ballons. On était tout le temps en résistance, on va dire. Et eux, ils ont construit la victoire : 3 points, 6 points, 9 points… Nos erreurs, on les a payées cash. C’est une équipe qui était prête à faire une demi-finale à la maison. Quand on tombe sur le plus fort, il n’y a pas grand-chose à dire.”
Contrairement à la demi-finale de l’an dernier, perdue d’un souffle face au même adversaire, cette fois, la hiérarchie a été respectée selon le technicien.
Mais au-delà du score, cette défaite scelle également la fin de son aventure avec Provence Rugby. Un chapitre long de quatre ans et demi, entamé dans des circonstances complexes, mais conclu avec fierté.
Avec une émotion palpable, il dresse le bilan d’une aventure humaine et professionnelle marquante. Extrait :
“J’ai vécu quatre années et demie incroyables dans ce club. Je le remercie parce que j’ai eu des moyens pour travailler, des moyens pour réussir. J’ai un énorme respect pour le président, pour le club. Cette saison, on a fait quinze guichets fermés, on a rempli Maurice-David. Je suis fier du boulot qu’on a effectué.. On finit sur une demi-finale, j’avais imaginé mieux que ça. Des fois, on s’imagine des choses… Et parfois, on tombe sur la réalité, qui est qu’aujourd’hui on est tombé sur plus fort que nous. Ce qu’on ne peut pas m’enlever, c’est que pendant quatre années et demie, j’ai donné mon âme au club. J’ai donné tout ce que je pouvais donner. Je voulais bien partir et je crois que je pars bien. J’ai passé presque 10% de ma vie à Aix et je suis sûr que ces années m’ont fait grandir comme manager et comme homme.”
En quittant le stade des Alpes, Mauricio Reggiardo laisse derrière lui un club qu’il a contribué à faire grandir, mais aussi une part de lui-même. Un entraîneur marqué, mais debout, fidèle à l’image qu’il a toujours renvoyée au bord du terrain.