L’issue semble inévitable. Pour leur dernier match à domicile de la saison, les Vannetais ont été balayés par une Section Paloise irrésistible (52-26).
Une claque à sept essais encaissés, qui symbolise l’échec d’une équipe en chute libre. Le compteur tourne : Vannes est désormais 14e du Top 14 avec 36 points, relégable à une journée de la fin.
Face à la meilleure version de Pau depuis des mois, le RC Vannes a affiché toutes ses limites. Défensivement dépassés, les Bretons ont notamment subi un doublé tranchant d’Émilien Gailleton, intenable dans ses prises d’initiative.
En conférence de presse, Jean-Noël Spitzer n’a pas masqué sa lucidité. « Pour nous, c’était un peu le match de la dernière chance, même si on n’avait jamais parlé du bonus offensif entre nous parce que ça paraissait compliqué », a lâché l’entraîneur.
« Il fallait se focaliser pour gagner le match. Donc oui, il reste un match, mathématiquement… tout ce que vous voulez, mais on sait où on ira jouer samedi prochain, donc on est aussi très réaliste. »
Un scénario de science-fiction pour espérer
À cinq points du Stade Français et quatre de Perpignan, les espoirs de maintien direct s’amenuisent. Pour se sauver, Vannes doit d’abord réaliser un exploit retentissant en allant s’imposer avec le bonus offensif à Bordeaux. Mais le timing est cruel : l’UBB, fraîchement sacrée championne d’Europe, retrouvera son public pour la première fois depuis son titre. Gâcher la fête ? Impensable.
Mais ce n’est que le début du miracle. Dans le même temps, Perpignan (13e, 40 pts) devrait s’incliner à domicile contre Toulouse, tandis que le Stade Français (12e, 41 pts) serait contraint de perdre face à Castres. Deux conditions supplémentaires pour une opération sauvetage presque utopique.
« Ce n’est pas toujours équitable »
L’entraîneur vannetais, lucide, a souligné les inégalités structurelles du championnat : « On est à la lutte, le Stade Français est cinq points devant nous, mais regardez le déficit d’exploitation. Nous, on finira avec un budget à l’équilibre, a minima. Donc voilà, on a joué avec nos armes, mais ce n’est pas toujours équitable dans ce championnat. »
Spitzer ne cache pas non plus l’impression d’un déclin irréversible :
« Il y a le sentiment qu’on a essayé de retarder l’échéance au maximum mais c’était un peu inéluctable. Ça aurait pu arriver beaucoup plus tôt dans la saison, notre force a été de rebondir, même quand on prenait des gros coups sur la tête. »
Une fatigue physique et mentale semble avoir eu raison de l’équipe :
« Aujourd’hui, assez vite dans le match, tu voyais que tu n’avais ni l’énergie, ni le talent pour aller chercher quelque chose. Et avec un peu de blessures, un peu d’absence aussi sur le lead en touche, tu ne pouvais pas construire ton match. »
L’ombre d’une relégation, la peur d’un rebond manqué
Vannes se prépare déjà à l’éventualité d’un retour en Pro D2. Et le staff est conscient des pièges qui attendent les relégués. « Souvent, les équipes qui sont descendues de Top 14 ont du mal à redémarrer. Il y a eu Oyonnax, Brive l’année dernière. J’ai cette mémoire-là donc je sais qu’il faut être très très vigilant sur la présaison », prévient Spitzer.
Un message d’alerte pour une équipe qui, sauf retournement de situation spectaculaire, devra reconstruire… en division inférieure.
