Après une saison en montagnes russes, le Stade Rochelais a repris le bon cap. À quelques jours d’un ultime choc décisif à Pau, les Maritimes sont de retour dans le jeu — et dans la course.
Pour Jean-Pierre Elissalde, observateur avisé du rugby français, La Rochelle a enfin retrouvé son identité, au meilleur moment.
“Le cap est là, on a la carte, on est bien, on navigue bien”, souffle Elissalde via Ici La Rochelle.
Sixièmes du Top 14 avant la dernière journée, les Jaune et Noir tiennent leur destin entre leurs mains. La pression est réelle, mais la dynamique, cette fois, semble positive.
Un retour aux bases qui change tout
Ces derniers mois, La Rochelle semblait méconnaissable. Trop d’erreurs, trop de doutes. Mais aujourd’hui, le groupe respire à nouveau. Le secret ? Un recentrage stratégique sur ce qui a toujours fait la force du club : la conquête, la discipline, et un jeu simple mais maîtrisé.
“Le Stade s’est perdu en voulant faire un jeu pour lequel il n’était pas fait. Il a voulu jouer au bridge alors qu’il était très bon à la belote”, image Elissalde avec mordant. Une métaphore qui résume bien ce retour à un rugby efficace, reposant sur un pack dominateur, des ballons portés puissants, et un Joey Simons en patron à l’ouverture : “un maestro à la baguette”.
Pau – La Rochelle : un barrage avant l’heure
La dernière journée du Top 14 n’aura rien d’un tour de chauffe. La Rochelle ira défier une Section Paloise elle aussi en quête de phase finale. Et pour Elissalde, ce duel a déjà un goût d’élimination directe : “C’est un huitième de finale avant l’heure”. La donne est simple : une victoire en Béarn, avec ou sans bonus, et les Rochelais verront les barrages.
“Gagner à Pau, c’est la clé pour être qualifié, 4 ou 5 points peu importe”, insiste-t-il, conscient que le moindre relâchement pourrait coûter très cher.
Une équipe soudée au bon moment
Derrière ce sursaut, une dynamique nouvelle s’est installée. Le staff technique a trouvé son équilibre, le vestiaire aussi. “Chacun a trouvé sa place dans le staff et sur le terrain”, note Elissalde, témoin d’un groupe qui semble enfin tirer dans le même sens. Une cohésion bienvenue, après des mois de tâtonnements et de tensions larvées.
“Respirons, profitons de l’instant”, conclut-il, presque philosophe, comme pour mieux savourer ce retour au premier plan.
Et si La Rochelle devenait l’invité surprise des phases finales ?
À l’approche des barrages, les projecteurs sont braqués sur Toulouse, Bordeaux ou encore Toulon. Mais dans l’ombre des cadors, La Rochelle avance à pas sûrs, avec une forme retrouvée et une rage de vaincre intacte. “C’est le Stade qui est parmi les 4 meilleurs clubs de France”, tranche Elissalde, en réponse à ceux qui doutaient encore.
À Pau, tout se jouera. Mais une chose est sûre : personne ne sous-estimera plus La Rochelle.
