Mis sur la sellette après un accrochage tendu avec le jeune Henry Pollock à l’issue de la finale de Champions Cup remportée par l’UBB, Jefferson Poirot est enfin sorti du silence.
Invité lundi soir dans l’émission Top Rugby sur TV7, le pilier bordelais a livré une version sans détour des faits qui lui ont valu deux matchs de suspension.
Dans une atmosphère de célébration intense, alors que les joueurs de Bordeaux savouraient leur tout premier sacre européen, un incident a fait dérailler le scénario parfait.
Les images ont rapidement tourné sur les réseaux sociaux : Poirot fonçant sur la pelouse pour défendre son coéquipier Matthieu Jalibert, alors pris à partie par plusieurs joueurs anglais, dont Henry Pollock.
Interrogé sur son geste, le pilier gauche a répliqué avec une pointe d’ironie :
« Ça m’a beaucoup fait rire, tout ce que j’ai pu voir ou lire, tous ceux qui se sont répandus dans la presse. »
Une réponse directe aux critiques venues d’outre-Manche, notamment du jeune troisième ligne de Northampton, qui avait accusé Poirot de l’avoir « étranglé » dans le podcast TNT Sport :
« Tu viens de gagner la Champions Cup, et ton premier réflexe, c’est de courir sur le terrain pour étrangler un gamin de 20 ans. »
Jefferson Poirot assume son intervention, qu’il replace dans le contexte de l’euphorie post-match et d’un réflexe de solidarité :
« A ce moment-là, j’ai vu Matthieu accroché par deux joueurs et ce fameux Henry Pollock, courageux comme il est, venir le pousser. C’est pour ça que j’ai décidé d’intervenir. »
La séquence, largement diffusée et disséquée, a finalement conduit l’EPCR à infliger au joueur une suspension de quatre matchs, réduite à deux en raison de son comportement exemplaire lors de la procédure : acceptation des faits, casier vierge, et coopération totale.
Une clémence qui sonne comme une tentative de clore un feuilleton devenu disproportionné selon l’intéressé :
« J’avoue que tout le pataquès que ça a fait, je ne pensais pas que ça ferait tout ça. »
Puis, dans un trait d’humour piquant, il glisse une pique à destination de son jeune adversaire : « Ce n’est pas l’image que je me faisais d’un Lions, on verra cet été. »
Une référence à la présence annoncée d’Henry Pollock dans la prochaine tournée des Lions britanniques et irlandais en Australie.
Loin de vouloir entretenir la polémique, Jefferson Poirot semble surtout vouloir tourner la page d’un incident qu’il juge amplifié à l’excès. Un dernier coup de chauffe dans une finale électrique… et peut-être un avertissement pour ceux qui sous-estimeraient encore la capacité des cadres de l’UBB à protéger les leurs, même dans la liesse d’un triomphe.