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Le monde du rugby amateur est une nouvelle fois secoué par une affaire grave. Le club du Bassin du Crussol, basé en Ardèche, fait l’objet d’une enquête après des accusations de propos racistes répétés au sein de sa section jeunes.
Une plainte a été déposée, la LICRA s’est constituée partie civile, et l’un des entraîneurs est déjà suspendu.
Deux années de harcèlement raciste
À seulement 16 ans, un adolescent a brisé le silence. Pendant deux ans, il aurait été la cible d’insultes racistes de la part de plusieurs coéquipiers. Les faits auraient débuté alors qu’il évoluait dans la catégorie U16.
Ce témoignage, relayé par France 3 Régions, révèle un climat délétère et toxique : « T’es trop bronzé, sale Arabe, vendeur de tapis. Je me suis dit, quand j’entendais ça, que c’était pour rigoler au début. […] Quand ça continue pendant deux ans, on se rend compte que ces personnes sont méchantes ».
L’acharnement ne se limitait pas au terrain. Dans les vestiaires, dans les bus, et même dans les échanges numériques, l’adolescent – ainsi qu’un autre joueur – aurait été mis au ban. Certains refusaient de lui parler ou de lui serrer la main.
Un climat banalisé, jusque dans les groupes de discussion
Le groupe WhatsApp de l’équipe U16 témoignerait d’une ambiance où le racisme était non seulement toléré, mais banalisé. Un sondage intitulé « Pour ou contre les Arabes » aurait été diffusé, accompagné de photos à caractère néo-nazi, dont l’une montrant un joueur affublé d’une croix gammée sur le dos.
Face à cette hostilité constante, la victime raconte avoir tenté de se confier à son entraîneur. Mais ses espoirs de compréhension ont rapidement été douchés.
Un entraîneur suspendu mais toujours dans le viseur de la justice
L’adolescent affirme que le coach, loin de condamner les faits, lui aurait tenu des propos choquants : « L’entraîneur me dit que pour la cohésion de l’équipe et pour le bien de tout le monde, il faut que j’aille voir, et il cite les joueurs qu’on a dénoncés, que j’aille les voir, que je leur dise que je mange du porc, que je ne traîne pas avec les Arabes et que je ne suis pas dans la religion ».
Lorsqu’il lui fait remarquer que ce discours est clairement discriminatoire, l’entraîneur aurait simplement haussé les épaules. Ce dernier reconnaît la conversation, tout en niant avoir proféré des insultes racistes. Il a été suspendu de ses fonctions en décembre 2024, le temps que l’enquête établisse sa responsabilité.
La LICRA en soutien, une enquête en cours
Alertée par les témoignages et les éléments recueillis, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) a porté plainte et s’est constituée partie civile dans ce dossier.
L’enquête en cours devra déterminer dans quelle mesure l’encadrement du club a laissé s’installer – voire encouragé – une culture du racisme ordinaire parmi les jeunes licenciés.
