Il ne voulait pas d’un tour d’honneur, encore moins d’un hommage symbolique. Alan Brazo souhaitait terminer sa carrière là où tout a commencé : sur le terrain, maillot sur les épaules et le cœur battant pour l’USAP. Et contre toute attente, c’est exactement ce qu’il fera ce samedi soir.
Gravement blessé au genou en novembre 2023, le troisième ligne catalan s’était résolu à l’idée de tirer sa révérence loin du jeu. Mais six mois plus tard, à force de travail silencieux et de volonté farouche, il a gagné son dernier pari. Alan Brazo figurera bien sur la feuille de match pour l’ultime rendez-vous de la saison à Aimé-Giral, face au Stade Toulousain. Un moment fort pour celui qui, depuis plus d’une décennie, incarne l’âme du club sang et or.
“En effet, c’était un défi qui pouvait paraître fou au début”, admet-il via Ici Roussillon. Après plusieurs mois de rééducation, il a discrètement repris l’entraînement il y a trois semaines. Et samedi soir, il sera sur le banc, prêt à entrer pour une dernière bataille — celle du maintien direct en Top 14.
Une sortie digne, pas un simple adieu
Pas question pour lui de revenir juste pour la photo. C’est une exigence qu’il a posée dès le départ. “On en avait parlé avec le staff, je ne voulais surtout pas d’un cadeau et qu’on me mette pour le plaisir de me mettre sur le terrain. À l’USAP, le club est plus important que les joueurs, on est que de passage.”
Son retour s’est fait dans le silence, sans agitation médiatique, avec une idée claire en tête : mériter sa place. “J’ai dit au staff que je me sentais prêt et qu’il pouvait m’aligner s’il sentait que je pouvais apporter à l’équipe. C’est avec grand plaisir et je donnerai le maximum. Je ne voulais surtout pas qu’on me mette juste pour une belle sortie ou quoi que ce soit comme un cadeau. C’était le deal et je suis content d’être là.”
Loin de la nostalgie ou de la tristesse, Brazo savoure ce moment comme un privilège arraché au destin.
Une dernière mission pour l’USAP
Arrivé au club en 2014, Alan Brazo a tout connu avec Perpignan : les hauts, les bas, les joies des titres en Pro D2 (2018, 2021), les descentes, et le combat permanent pour exister dans l’élite. En plus de 160 matches avec l’USAP, il a toujours mis le collectif avant tout. Et ce dernier défi n’échappe pas à la règle : aider le club à rester en Top 14.
Samedi soir, l’USAP peut assurer son maintien direct si elle bat Toulouse et que le Stade Français s’incline face à Castres. Sinon, il faudra jouer un match de barrage. Dans tous les cas, Alan Brazo sera là. Fidèle au poste. Pour un ultime effort, une dernière passe, un dernier plaquage. Et peut-être, une dernière victoire dans le temple d’Aimé-Giral.
