Avant une tournée estivale chargée pour les Bleus, Fabien Galthié a pris le temps d’aborder les enjeux sportifs et humains qui animent actuellement le XV de France dans un long entretien accordé à Midi Olympique.
Il revient sur le jeu d’attaque des français et s’emporte sur la question de génération de joueur exceptionnel.
Interrogé sur le jeu offensif “indéfendable” des bleus, Fabien Galthié n’assume qu’à moitié. Extrait :
Je dis qu’il est indéfendable, moi ? Ah bon… Il nous a en tout cas permis de performer. On a terminé le Tournoi avec la meilleure attaque de la compétition, lestés de 30 essais. Et il n’y a pas beaucoup d’équipes qui ont mis quarante points aux Irlandais à Dublin, ces dernières années. […] Sur le jeu proprement dit, on avait besoin de bouger les lignes, de se réinventer. Mais le prisme de l’attaque est aussi lié avec la préparation physique, la conquête, le jeu au pied et la défense. À ce sujet, je vous rappelle aussi que nous terminons le Tournoi avec la meilleure défense du Tournoi (93 points et 11 essais encaissés, NDLR).
Il explique ensuite la difficulté du niveau international. Extrait :
On n’a rien inventé, on fait toujours les passes en arrière… Mais on a changé et on a surpris. Tant qu’on surprend, c’est difficile à défendre. Mais attention : au haut niveau, tout est lisible et donc compréhensible. J’imagine que bientôt, on sera lus, décryptés et contrés. En équipe nationale, on joue chaque test comme un match de phase finale : on a peu de temps pour le préparer, on apprend par cœur ce que propose l’adversaire et on développe une stratégie qui se prête à cet affrontement précis. Pour l’instant, ça marche.
Quand le journaliste lui rappelle qu’il a “la plus belle génération du rugby français’, le sélectionneur s’emporte. Extrait :
Je m’y attendais, à celle-là ! J’ai joué en équipe de France avec Blanco, Lagisquet, Califano, Pelous, Dominici, Benetton, Lamaison, Benazzi, Sadourny, Tournaire, Garbajosa, Gonzalez, Jauzion, Harinodoquy, Rougerie, Betsen, Magne, Ibanez… Et je parle uniquement des gens de ma génération, là… Il y en a eu beaucoup d’autres avant et beaucoup d’autres après… (Il marque une pause) Comment pouvez-vous dire des choses pareilles ? Ou alors, vous avez découvert le rugby en 2020… Mieux vaut tard que jamais, remarquez…
Il surenchérit et n’accepte pas ce terme. Extrait :
J’ai joué au rugby à toucher avec Jean-Pierre Rives et j’ai compris que c’était quelqu’un, “casque d’Or”. Rien qu’au “touch”, c’était compliqué de l’attraper… Mais allez-y… Continuez si cette idée de “génération” vous plaît tant que ça.