Un an après avoir perdu son fils dans un accident de la route provoqué par un joueur du Sporting Club d’Albi, Michèle Gallien continue de dénoncer un manque de responsabilité de la part du club.
Un combat personnel qu’elle entend transformer en cause publique : celle de la lutte contre l’alcoolisation des jeunes dans les structures sportives.
Le 2 juin 2024, un drame secouait Albi. Un jeune homme de 24 ans, Arthur, perdait la vie sur la rocade après avoir été percuté par un véhicule circulant à contresens. Au volant, un joueur du club de rugby local, fortement alcoolisé, qui décédera lui aussi dans l’accident.
Un an plus tard, sa mère, Michèle Gallien, n’a toujours pas trouvé la paix. Et encore moins les réponses qu’elle attendait.
Face à l’absence de reconnaissance officielle de la part du club, Michèle Gallien exprime son indignation rapporte RMC Sport. Extrait :
« Je suis toujours en colère, je voudrais que quelqu’un m’entende. »
Cette colère est alimentée par un sentiment d’abandon. Selon elle, le jeune homme responsable du drame n’aurait jamais dû se retrouver au volant ce soir-là, encore moins dans un tel état. Elle évoque des manquements évidents dans l’encadrement des joueurs par leur club.
Elle insiste sur les circonstances qui, selon elle, auraient pu être évitées. Extrait :
« Ce joueur n’aurait jamais dû prendre le volant ce soir-là (…) Il avait une commotion cérébrale qui l’empêchait de jouer au rugby. Et pourtant il est sorti, il a beaucoup bu, il avait plus de 3 grammes d’alcool dans le sang. »
Mais au choc de l’accident s’est ajoutée une profonde incompréhension : celle d’un hommage rendu au joueur fautif par le club, que la famille d’Arthur n’a pas compris.
La mère de la victime n’a pas supporté cet hommage, perçu comme une insulte à la mémoire de son fils. Extrait :
« On rendait hommage à l’assassin de mon fils. C’était lui, le coupable, et nous, on nous laissait seuls avec notre chagrin. »
Depuis, elle espère au moins des excuses, un geste de la part du Sporting Club d’Albi. Un espoir resté vain jusqu’ici. Sur les réseaux sociaux, Michèle Gallien continue de partager son combat, entre douleur et volonté de faire bouger les lignes.
Un ancien dirigeant du club tente d’expliquer la situation, tout en affichant sa compassion. Extrait :
« C’était un adulte libre, qui est sorti, a fait la fête et a provoqué ce terrible accident. On les accompagne ces jeunes, mais on ne peut pas être derrière eux en permanence. Je m’associe à la peine de la famille de l’autre victime. »
Mais pour Michèle Gallien, ce drame ne doit pas rester sans suite. Elle milite désormais pour un encadrement plus strict des pratiques festives dans les clubs, particulièrement auprès des jeunes athlètes. Elle appelle à une prise de conscience collective sur les dangers de l’alcool dans le monde du sport amateur.
Une voix de mère, brisée mais debout, qui veut transformer le deuil en prévention.