Alors que le Montpellier Hérault Rugby vient de conclure une saison décevante, échouant à se qualifier pour la Champions Cup, son président, Mohed Altrad, a choisi de sonner la charge. Dans le viseur : la mairie de Montpellier, à qui il reproche de bloquer ses projets de développement en refusant de lui vendre le GGL Stadium.
Le contexte sportif n’a rien arrangé. Battu à domicile par Clermont (10-23), Montpellier termine à la 9e place du Top 14, hors du top 8 qualificatif pour la plus prestigieuse des compétitions européennes. Une issue qui a laissé un goût amer à son président, lequel a profité de l’occasion pour s’exprimer publiquement face aux supporters.
Prenant la parole à chaud, Mohed Altrad a exprimé sa frustration et esquissé une menace claire : un départ du GGL Stadium si la situation ne se débloque pas.
« Si nous voulons gagner plus de titres et briser notre plafond de verre, nous devons rendre nos infrastructures plus professionnelles. J’ai toujours voulu le meilleur pour ce club. Je porte un projet ambitieux de 200 millions d’euros dans la création d’un village de rugby », a-t-il lancé, déterminé, via Midi Libre.
À ses yeux, les installations actuelles ne sont plus à la hauteur des exigences du très haut niveau. « Il faut rénover un stade vétuste, loin des standards des autres clubs du haut du tableau, construire un nouveau centre d’entraînement, rendre ce centre plus vivant toute la semaine pour vous, les supporters », a-t-il poursuivi, insistant sur sa vision à long terme.
Mais le cœur de la polémique réside dans le bras de fer engagé avec la mairie, dirigée par Michaël Delafosse. Le refus de la municipalité de céder le stade au club bloque selon Altrad toute perspective de transformation ambitieuse.
Et le ton se durcit. « Je m’interroge sur la volonté de la ville de Montpellier de voir le rugby briller. Il y a une déconnexion évidente entre notre ambition et la mauvaise gestion de la pelouse qui nous a décrédibilisés sur le plan national et nous a peut-être coûté la qualification pour le top 6 », déplore-t-il, accusant la mairie de freiner l’élan du club. « Devant les fins de non-recevoir du maire et son désintérêt du club, je m’interroge sur la possibilité de quitter le stade Yves-du-Manoir. Nous voulons le meilleur. Des décisions doivent être prises. »
Selon Midi Libre, le scénario d’un exil hors de la ville prend forme : Béziers, dont le stade pourrait accueillir le MHR, apparaît comme une piste sérieuse si le dialogue avec la municipalité reste au point mort.
Alors que les supporters accusent le coup de cette fin de saison frustrante, c’est désormais en coulisses que se joue l’avenir du club. Infrastructure, vision, ancrage local : le MHR est à un tournant. Mohed Altrad, lui, semble déterminé à ne plus patienter.
