Le rideau est tombé sur une saison décevante pour le LOU Rugby, qui termine à une modeste 11e place, affichant son plus faible total de points depuis son retour dans l’élite en 2016. Si les ambitions étaient bien là, les fondations n’ont jamais suivi. Résultat : un nouveau cycle sans saveur et une accumulation de désillusions.
Tout avait pourtant bien commencé. Un succès inaugural à Montpellier (26-22) avait fait naître quelques espoirs dans les rangs lyonnais. Mais ces promesses se sont rapidement envolées. Quatre défaites à domicile (Bayonne, Clermont, Pau, Racing), une série noire de cinq revers pour conclure l’exercice : la saison s’est terminée dans la confusion, reflet d’un club en perte de vitesse.
Des ambitions plombées par l’instabilité
Depuis la parenthèse enchantée de 2022-2023, où le LOU avait arraché la 3e place dans un contexte particulier, le club semble englué dans une spirale négative. Le départ de Pierre Mignoni a laissé un vide que ni Xavier Garbajosa, ni Fabien Gengenbacher, ni même Karim Ghezal n’ont encore su combler. Trois responsables du sportif en trois saisons : difficile de construire sur un tel sable mouvant.
Et cela se ressent sur le terrain. Si l’épopée en Challenge Cup a momentanément ravivé les flammes, le quotidien en Top 14 s’est avéré bien terne. Deux séries de cinq défaites consécutives, en automne puis au printemps, ont fait basculer la saison dans l’oubli. L’échec à Pau fin novembre a précipité le départ de Gengenbacher. Karim Ghezal, arrivé en pompier, a sauvé l’essentiel — le maintien — grâce à un sursaut ponctuel, comme cette victoire à Bordeaux (22-20). Mais très vite, le naturel est revenu au galop.
Les chiffres d’un échec
Les statistiques sont implacables. En mêlée, 50 pénalités concédées. En touche, 74 ballons perdus. En défense ? 722 points et 84 essais encaissés. Et sur le plan disciplinaire : 313 pénalités concédées, 29 cartons jaunes. Une indiscipline chronique qui a plombé les efforts du collectif.
Malgré un potentiel offensif indéniable dans les phases de jeu désorganisées, le club s’est montré incapable de répondre face à des adversaires structurés. Pire : Lyon a été l’équipe avec la plus faible possession de balle (47 %) et le plus grand nombre de plaquages à effectuer (145 par match). Une exposition constante, sans rempart défensif fiable.
Une reconstruction à engager
Le LOU ne manque pourtant pas d’atouts. Mais pour espérer jouer à nouveau les premiers rôles, le club va devoir revoir ses bases. Une conquête plus propre, une discipline retrouvée et une défense solide seront les clés d’un renouveau. « Sans une conquête stable, une discipline digne de ce nom et une défense imperméable, le LOU ne sera toujours pas craint et respecté », prévient Karim Ghezal, lucide sur l’ampleur du chantier.
Sept recrues (Sarragalet, Moukoro, Simmonds, Masi, Mathiron, Wainiqolo, Lorre) sont attendues pour redonner du souffle à un groupe en manque de repères. Mais la saison écoulée l’a démontré : sans constance dans l’encadrement et dans le jeu, les ambitions resteront lettre morte.
Lyon n’a plus le luxe de se chercher. Il lui faut désormais se (re)trouver.
