La dynamique est lancée, et l’Union Bordeaux-Bègles refuse de lever le pied. Auréolée d’un premier titre européen conquis à Cardiff, la formation girondine nourrit des ambitions encore plus grandes en cette fin de saison.
La Champions Cup à peine soulevée, les regards se sont immédiatement tournés vers Lyon, théâtre de la demi-finale face à Toulon. Pas question de se satisfaire d’un premier trophée : à Bordeaux, on pense grand, très grand. “C’est un premier objectif d’atteint, pas un aboutissement. Si on gagne un titre puis qu’on fait ‘pschitt’ ensuite, ça ne sert à rien”, avait prévenu le président Laurent Marti dès les entrailles du Principality Stadium, bouteille de champagne encore en main. “Je crois que le premier est le plus difficile à aller chercher mais cela ne veut pas dire que les autres seront faciles à remporter.”
Un club en pleine mutation
Ce discours, Marti l’a réaffirmé dès le lendemain sur la place des Quinconces, porté par l’enthousiasme d’une ville entière. Le patron de l’UBB n’entend pas voir son équipe flancher comme le Stade Rochelais, sorti du Top 14 l’année suivant son deuxième sacre européen. “Si on le voit comme ça, dans deux ans, on sera dixièmes du Top 14”, a-t-il prévenu. Pour rester au sommet, il faut plus que du talent : il faut de la constance, de l’endurance et une vision claire.
Et c’est bien cette leçon que les Girondins semblent avoir retenue. Avec 78 points au compteur – soit neuf de plus que la saison passée –, l’UBB a validé une qualification directe pour les demi-finales, tout en s’offrant un temps de récupération bienvenu. “Ce top 2 est un enseignement de la saison dernière”, reconnaît Yannick Bru via Midi Olympique. “On progresse. On essaie tous d’amener notre pierre à l’édifice.”
Le stage dans les Landes : un temps pour souffler… et se régénérer
Profitant d’une pause bienvenue après 13 semaines consécutives de compétition, les Bordelais ont rechargé les batteries du côté de Capbreton. Objectif : remise à niveau physique, rééquilibrage du groupe et projection vers les ultimes échéances. Si l’inquiétude subsiste autour d’Adam Coleman, blessé à une épaule, l’optimisme est de mise pour les retours attendus de Maxime Lucu et Romain Buros.
Dans le vestiaire, l’envie est intacte, galvanisée par le récent triomphe continental. “La Coupe d’Europe, c’était un challenge énorme pour nous. Mais ce n’est pas fini”, confiait l’Argentin Guido Petti. “Dès que tu gagnes, tu n’as pas envie que ce goût s’en aille.” La perspective d’un doublé, et plus encore, est dans tous les esprits.
Un quadruplé jamais vu
Portée par un engouement populaire unique – plus de 32 800 spectateurs de moyenne cette saison – l’UBB peut rêver plus fort que jamais. Le Brennus serait une consécration, mais il pourrait aussi sceller une saison monumentale. Car le club girondin n’est pas loin d’un exploit historique : les Espoirs et les Féminines ont déjà ramené deux boucliers. Avec la Champions Cup dans l’armoire, un titre de Top 14 viendrait sceller un quadruplé inédit dans l’histoire du rugby français.
Jamais un club n’a réussi une telle razzia en une seule saison. Pour Bordeaux-Bègles, l’heure est venue d’inscrire son nom parmi les légendes.