Alors que le FC Grenoble vient de vivre une nouvelle désillusion dans sa quête d’accession au Top 14, le débat sur le système actuel de promotion-relégation est relancé avec vigueur. Une nouvelle fois, le leader de la saison régulière de Pro D2 n’a pas réussi à franchir la dernière marche. Et les voix s’élèvent pour questionner un modèle qui, pour beaucoup, paraît aujourd’hui injuste.
Grenoble, symbole d’un système frustrant
Malgré une saison dominée de bout en bout, le FC Grenoble n’évoluera pas dans l’élite du rugby français l’an prochain. Battu par Montauban en finale puis renversé par Perpignan en match d’accession, le club isérois échoue pour la sixième fois en trois ans dans sa tentative de retour en Top 14. Une série d’échecs qui cristallise les tensions autour d’un format de compétition de plus en plus contesté.
Ce système mis en place en 2018 prévoit qu’un seul club de Pro D2 monte automatiquement (le vainqueur de la finale), tandis que le second billet est attribué au gagnant d’un access-match face au 13e du Top 14. Un mécanisme qui laisse parfois le premier de la saison régulière sur le carreau.
Une réforme qui divise toujours
À l’origine, cette réforme visait à « diminuer la pression en TOP 14 liée au risque de descente, afin de favoriser le jeu offensif et la prise de risque liée au lancement des jeunes joueurs, et de sécuriser les investissements des clubs et leur modèle économique », selon les mots de la Ligue.
Mais certains dirigeants continuent de défendre ce format. « Il y avait un vrai effet pervers à cette formule : lorsqu’un club de Top 14 descendait avec de gros moyens, il avait 90 % de chances de finir premier et donc de remonter directement », explique Jean-Robert Cazeaux, président du Stade Montois. À ses yeux, l’actuelle Pro D2 est bien plus compétitive et attractive : « Cette formule a fait naître un Championnat totalement mature et Canal+ en a fait un vrai feuilleton sportif. Il est devenu plus attractif et l’exemple de Montauban, qui monte en étant sixième, est extraordinaire. »
La LNR reste prudente… pour l’instant
Interrogé via Le Progrès sur une éventuelle réforme, le président de la Ligue Nationale de Rugby, Yann Roubert, a calmé les ardeurs. « Nous avons eu une réunion début juin avec tous les clubs de Pro D2. Une majorité de présidents a rappelé son attachement à la formule actuelle. »
L’aspect historique et la dimension émotionnelle du championnat restent déterminants dans le choix de maintenir ce système. « Il y a à la fois la tradition et le poids de l’histoire à laquelle une grande majorité des clubs et la plupart des supporters sont attachés », ajoute-t-il. Et de conclure, avec une ouverture prudente : « Si vous demandez aux Montalbanais ce qu’ils en pensent, ils trouvent formidable la formule du championnat de Pro D2. Mais comme je l’ai dit avant mon élection, il n’y a pas de sujet tabou. »
Entre équité sportive et spectacle télévisuel, le modèle d’accession au Top 14 n’a pas fini de faire parler. Pour Grenoble, comme pour d’autres clubs ambitieux, la frustration reste entière. Mais la LNR, fidèle à son équilibre actuel, ne semble pas encore prête à rebattre les cartes.
Le 1 er de la prod 2 monte et c est tout!!!