Dix mois après la disparition tragique de Medhi Narjissi en Afrique du Sud lors d’un stage avec l’équipe de France U18, la douleur reste intacte pour ses proches.
Invité jeudi du Super Moscato Show sur RMC, Jalil Narjissi, père de l’ancien espoir du Stade Toulousain, a exprimé avec émotion et colère son incompréhension face au silence de la Fédération française de rugby.
Pour Jalil Narjissi, les responsabilités sont multiples dans cette tragédie, survenue le 7 août 2024 lors d’une séance de récupération sur une plage réputée dangereuse près du Cap de Bonne-Espérance. Extrait :
« Deux personnes ont été mises en examen mais ils étaient 12, il y avait neuf adultes sur la plage. Ils ne se sont pas opposés à la mise à l’eau en ayant vu les panneaux. Ils n’ont eu aucune action de secours envers Medhi et Oscar (Boutez, son équipier qui a tenté de le secourir, ndlr) qui est un héros pour nous. C’est jouer avec la vie de nos enfants. Il n’y a pas d’apaisement. »
Au-delà de l’enquête judiciaire, toujours en cours, c’est l’absence totale de communication et de compassion de la part des instances dirigeantes qui révolte la famille Narjissi. Extrait :
« Perdre un enfant dans ces circonstances et sans aucun soutien… Cela fait dix mois que Medhi a disparu. Sur les deux encadrants, aucun ne nous a envoyé un message. Pas un seul message ! On a confié notre fils à la Fédération, il a disparu sous la responsabilité de la Fédération, sous le maillot de l’équipe de France et même pas un message ! C’est dur à accepter pour ma femme et pour ma fille. Il est où l’humain ? C’est juste ça. C’est très difficile. On veut juste que la justice fasse son travail. »
Le drame survenu en Afrique du Sud reste un traumatisme pour tout le rugby tricolore. À la suite des faits, les deux conseillers techniques de l’équipe U18 ont été suspendus à titre conservatoire par le ministère des Sports, à la demande de la FFR.
Mais pour la famille de Medhi, cette suspension ne suffit pas à panser les plaies ouvertes par l’absence de leur fils… et le silence autour de sa disparition.
