Ce qui devait être un simple match de jeunes rugbymen a viré au drame.
L’information est signée La Dépêche – Une violente agression s’est produite samedi 15 juin sur le terrain de Tournefeuille, à l’ouest de Toulouse, relançant les inquiétudes sur les débordements en bord de terrain dans le rugby amateur.
Ce jour-là, un arbitre bénévole de 63 ans officiait en tant qu’arbitre lors d’une rencontre U12 opposant les clubs de Mauvezin et de Montréjeau.
Mais en plein match, il est brutalement attaqué : un homme surgit, le plaque au sol, le frappe à la tempe. L’éducateur perd connaissance sous les yeux médusés des enfants, parents et officiels présents.
« Je me suis réveillé quelques minutes après, entouré du personnel du club et des secours. J’ai été transféré directement à l’hôpital de Purpan, où je suis resté jusqu’à 22 h 30. Au final, j’ai un tendon abîmé au niveau du biceps et des contusions un peu partout sur les jambes, les côtes, le cou… Je suis en arrêt de travail jusqu’au 27 juin », a raconté la victime dans La Dépêche du Midi.
L’agresseur présumé, âgé de 41 ans, n’est autre qu’un éducateur du club de Montréjeau. Désigné par plusieurs témoins, il a été placé en garde à vue près d’une semaine après les faits. Durant son audition, il a reconnu les violences et a expliqué avoir perdu son sang-froid après un plaquage subi par son fils durant le match.
Le médecin légiste a prescrit dix jours d’ITT à la victime, une durée qui fait passer les faits dans la catégorie des délits les plus sévèrement punis dans le cadre d’une manifestation sportive. L’auteur présumé des coups devra répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour “violences ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours lors d’une manifestation sportive”. Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Face à l’ampleur du choc suscité par cette agression, le club de Montréjeau a réagi rapidement. L’agresseur a été immédiatement écarté de ses fonctions. « Nous insistons sur le fait que, quelles que soient les circonstances personnelles, la violence ne peut jamais être tolérée ni justifiée », a déclaré un représentant du club.
Cet incident dramatique pose une nouvelle fois la question de la sécurité des bénévoles et de la responsabilité des encadrants dans les catégories jeunes. Le rugby, sport d’engagement, ne peut tolérer de telles scènes en marge du terrain. Le procès à venir sera très observé, à la fois par les clubs amateurs et par les institutions du rugby français.
