Alors que la finale du Top 14 approche à grands pas, le duel entre le Stade Toulousain et l’UBB s’annonce comme un choc des titans. Pourtant, en coulisses, les deux clubs rivalisent de modestie, esquivant soigneusement l’étiquette de favori. Une stratégie bien rodée… mais que dit vraiment le terrain ?
Un duel de communication… pas très subtil
À peine les qualifications en poche que le jeu médiatique a débuté. D’un côté, Ugo Mola parle d’« une saison en enfer », sous-entendant que cette place en finale relèverait presque du miracle. De l’autre, Maxime Lucu rappelle que « le Brennus est attitré au Stade toulousain », pendant que Jefferson Poirot affirme que Bordeaux « avance masqué ». En clair : tout le monde s’efforce de faire passer l’autre pour le grand favori. Un classique à ce stade de la compétition.
Toulouse : des chiffres qui contredisent le discours
Si l’on s’en tient aux résultats, difficile pourtant d’imaginer Toulouse dans la peau de l’outsider. Avec une saison régulière d’une rare domination — attaque record, 118 essais inscrits, un différentiel de +429, et une moyenne de 3,46 points par match — les Rouge et Noir ont marché sur le Top 14. Une saison en enfer ? Difficile à croire pour les 13 autres équipes du championnat.
Bordeaux : l’exception qui fait tâche
Mais un détail change tout : Bordeaux est la seule équipe à avoir battu Toulouse… à trois reprises cette saison. Et pas n’importe quand. Le succès en demi-finale de Champions Cup (35-18) a laissé une empreinte indélébile : maîtrise, intensité, domination. Ce n’était pas un simple exploit, c’était un signal fort.
L’UBB a montré qu’elle pouvait renverser le géant, dans un contexte à haute pression. Et plus encore, elle l’a fait avec autorité.
L’UBB dans la peau du vrai favori ?
Malgré une communication volontairement discrète, les faits parlent d’eux-mêmes. Bordeaux arrive en finale avec une dynamique impressionnante, une profondeur d’effectif remarquable et une confiance affirmée. En témoignent les mots d’Esteban Abadie après la demi-finale : « Aujourd’hui, on est tombés face à meilleur que nous. Bordeaux était plus en place. La marche était trop haute. »
Et pour Toulouse ? Si l’expérience des grands rendez-vous reste leur atout numéro un, la prestation face à Bayonne a montré des signes d’essoufflement. Moins tranchants, moins dominateurs, les champions en titre semblent moins souverains que l’an dernier. Se raccrocher à « la science des finales » est peut-être révélateur d’un doute qui s’installe.
Une nouvelle hiérarchie en train de naître ?
Cette finale pourrait marquer un tournant selon Midi Olympique. L’UBB, longtemps considérée comme un club en construction, s’affirme désormais comme une puissance installée. Une structure solide, un projet clair, un groupe mûr et une régularité qui inspire le respect.
Toulouse reste Toulouse, bien sûr. Mais s’il faut vraiment désigner un favori sur la base de la forme, des confrontations directes et du momentum, Bordeaux-Bègles coche toutes les cases. Il serait temps d’assumer ce statut.