Ce samedi 28 juin, sous les projecteurs du Stade de France, un autre protagoniste que les joueurs attirera l’attention : Pierre Brousset. À 36 ans, le Haut-Garonnais s’apprête à diriger sa toute première finale de Top 14. Une consécration pour celui qui incarne désormais la nouvelle génération de l’arbitrage français.
Ce choix s’inscrit dans la continuité d’une saison exceptionnelle. Après avoir dirigé un match du Tournoi des Six Nations (Angleterre – Écosse) et une demi-finale de Champions Cup, sa désignation pour l’ultime rencontre du championnat français n’a rien de surprenant. « J’accueille ça avec beaucoup de joie et de fierté parce que c’est un honneur de pouvoir officier sur la finale de Top 14 », confie-t-il via La Dépêche.
Formé très jeune à l’arbitrage, Brousset a fait le choix de délaisser les crampons pour le sifflet. « Je me souviens des débuts, des premiers pas, de mon premier match au TEC, à Toulouse (…). Aujourd’hui, on peut dire que le choix était le bon », se remémore-t-il avec émotion.
Son ascension rapide repose sur une rigueur de tous les instants, un engagement sans faille, mais aussi une collaboration de longue date avec Romain Poite, figure emblématique de l’arbitrage français. « Il a largement gagné et mérité de faire une finale de Top 14 », souligne ce dernier, évoquant « quelqu’un de très sérieux, très bosseur, très intelligent, très athlétique et qui se challenge beaucoup ».
Poite et Brousset ont longuement travaillé côte à côte, notamment via des entraînements communs et des analyses vidéo en profondeur. « On a associé nos deux caractères, l’exigence de travail et l’exigence de la règle, en l’adaptant au jeu », explique Poite. Une transmission précieuse qui a permis à Brousset de construire ses propres repères.
Malgré la symbolique de l’événement, l’arbitre ne compte pas modifier son approche : « Je vais essayer tout simplement de rester moi-même (…). Cela reste un match de rugby, avec un enjeu un peu plus important, bien sûr, mais le plus simple à mes yeux, c’est de faire ce qu’on sait ». Sa philosophie repose sur la stabilité, la concentration et le travail d’équipe.
Concernant les critiques potentielles liées à sa proximité géographique avec le Stade Toulousain, il balaie l’idée d’un revers de la main : « Que ce soit Toulouse ou une autre équipe, ça ne change rien. J’arbitre une équipe A contre une équipe B ». Son objectif reste inchangé : rester performant et impartial.
Pour cette première sous les lumières du Stade de France, il compte puiser de l’énergie dans l’ambiance, sans se laisser distraire : « Il faudra se servir de l’atmosphère pour avoir de l’énergie ». Et son souhait ultime est simple : « Un beau match de rugby, où l’équipe qui doit gagner gagne, où on ne parle pas de l’arbitre, où toutes les grosses décisions ont été bien prises et bien traitées ».
Avec cette finale, Pierre Brousset entre dans une nouvelle dimension. Une étape charnière dans une carrière déjà impressionnante — et visiblement loin d’être terminée.
