Alors que Toulouse s’apprête à disputer une nouvelle finale du Top 14 face à Bordeaux-Bègles, l’expérience accumulée au fil des saisons forge une méthode bien à eux. Derrière les exploits sur le terrain, il y a des routines discrètes, des instants de relâchement maîtrisés et des habitudes que les joueurs perpétuent pour aborder ces grands rendez-vous avec sérénité.
Des moments simples, pour rester soudés
Pour les hommes de la Ville Rose, ce genre de semaine n’a plus vraiment de secret. Avec cinq finales en sept saisons, le Stade Toulousain a appris à apprivoiser la pression. Avant chaque finale, le groupe met un point d’honneur à préserver une atmosphère détendue, notamment à travers quelques rituels désormais bien ancrés.
Matthis Lebel, ailier international, partage cette routine avec une certaine tendresse.
Il s’est confié via RMC Sport :
« Les dernières heures, je vais dire que c’est un peu comme tout le monde. Tu essayes de te concentrer. Mais par exemple, la veille, tu as la mise en place quand même, qui permet de récupérer. Mais le mieux, la journée qui est sympa, c’est l’avant-veille où on est tous ensemble. »
Piscine, cartes et pétanque : les secrets du relâchement
À deux jours du match, les joueurs ont l’habitude de profiter d’un moment de respiration. « Si on ne change pas, tu as toujours le petit moment sympa, quand même, autour de l’hôtel. On a une piscine, on joue aux cartes, au ballon, à la pétanque. Au final, c’est relativement simple, mais c’est ce qui nous plaît. »
Ces instants de complicité permettent de décompresser, de se chambrer, d’oublier – un temps – l’enjeu colossal qui les attend.
« 72 heures avant le match, on peut quand même se permettre encore un peu de jouer aux cartes, de se taquiner et tout ça. Mais c’est sûr que le jour de la mise en place, déjà, tu sens la tension qui monte. Et le jour du match, je pense que Ugo (Mola) ne rigolerait pas s’il nous voyait à midi en train de jouer aux cartes. » Le ton est léger, mais la rigueur n’est jamais bien loin.
Une préparation modifiée cette saison
Pour cette finale 2025, le programme a toutefois été ajusté. Exit les trois jours complets en région parisienne : les joueurs s’envoleront pour la capitale seulement jeudi après-midi, après une dernière séance à Ernest-Wallon. Ce timing plus resserré pourrait réduire ces instants de convivialité qui, jusque-là, avaient une place de choix dans la préparation mentale de l’équipe.
Mais même avec un emploi du temps plus contraint, il y a fort à parier que les Toulousains sauront trouver l’équilibre. Ce savant dosage entre décontraction maîtrisée et montée progressive en concentration, c’est aussi ce qui fait la force des grandes équipes. Rien n’indique que ces moments de partage disparaîtront complètement.
Dans l’ombre des projecteurs, c’est aussi là que se construit un groupe prêt à relever une fois encore l’un des plus grands défis de sa saison.
